Vous vous posez toujours la question ? Hein les jeunes ? Pourquoi on n'arrête pas de vous dire que les clowns sont les personnages les plus effrayants du septième art ? Le fait que le Joker et le Bouffon Vert existent ne vous a pas suffit comme argument ? Pas même la Maison des 1000 morts ? Pas même Balada triste ? Pas même récemment Dark Clown ? Ou Vice Versa ? Cela ne vous a pas suffit du faite qu'on ne peut pas blairer Ronald McDonald ? Ok, voici la preuve ultime. Le téléfilm en 2 parties de Ça .
Ça , il est effrayant.
Déjà on va passer le plus gros défaut du film. Bah c'est un téléfilm en 2 parties. Donc il était évident que le film serait handicapé par son format et qu'il aurait fini par mal, voir très mal vieillir. Cela dit, la mise en scène fonctionne. Elle donne une bonne ambiance de téléfilms rétros et le réalisateur Tommy Lee Wallace a tout fait pour que l'univers soit anxiogène. Bien sûr, il y a des scènes vraiment prévisibles et un enchaînement de situations vraiment trop gros, surtout dans la seconde partie. Cependant, il conserve beaucoup l'esprit des films d'horreur. La réalisation exploite vraiment son potentiel et joue vraiment sur le réel et l'imaginaire. Cependant, il est clair qu'à plusieurs moments on a envie de se demander comment on fait pour croire à cette histoire. Déjà, grâce aux effets spéciaux physiques qui donnent une qualité organique vraiment incroyable. Cela dit, le film a bien évidemment mal vieilli et son format de téléfilm n'a pas aidé.
Ça , ils sont inconnus
Les acteurs qui participent sont essentiellement issu de la télévision. Sauf Tim Curry.
Beaucoup connaissent Tim Curry pour son rôle de travesti dans le Rocky Horror Picture Show (ou du pseudo bad guys dans Charlie's Angel. Et oui je cite Charlie's Angel). Là il joue un rôle très effrayant du clown Grippe - Sou (faire plus effrayant que le personnage de la bande à Picsou, il faut le faire). Franchement, il pourrait concurrencer le Joker dans un concourt de sadisme qu'il aurait toute ses chances. Son coté effrayant et immatériel le rend virtuellement maléfique, a tel point qu'il est nommé Gripsou qu'a quelques moments seulement. C'est dire la terreur qu'il inspire aux autres personnages.
Les autres sont bien plus archétypaux mais assez reconnaissable.
Richie Tozier (Seth Green/Harry Anderson) est presque le meneur du groupe. Il a tout l'archétype du geek cliché, mais bizarrement, il est exacte opposé du geek. Jamais le dernier pour la déconne, il a évolué en adulte plus comic relief mais toujours aussi fun.
Eddie Kazbrak (Dennis Christopher/Adam Faraizl) est l'asthmatique du groupe. Cela dit, on voit bien qu'il s'agit du fait qu'il est apeuré. Le film exploite bien son évolution du jeune asthmatique en personne vraiment courageuse quitte à mettre sa vie en jeu.
Stanley Uris (Richard Masur / Ben Heller) est l'acolyte de Richie. Il a l'air très secondaire mais il est celui qui a eu le plus d’interaction avec le clown. Mais c'est aussi celui qui a eu la fin la plus tragique.
Beverly Marsh (jouée par Annette O'Toole , la Lana Lang des films Super-Man et Martha Kent de la série Smallville/Emily Perkins) est la fille au père résolument nazi. En grandissant, elle n'a pas vraiment évolué mais choisira de devenir une femme plus forte.
Mike Hanlon (Tim Reid de la série Sisters Sisters/Marlon Taylor) est le dernier arrivé dans la bande et est en quelque sorte leur conscience et leur lien. C'est un personnage que j'adore car il est celui qui a fait plus avancer l'histoire et est la mémoire du groupe. Jusqu'à la fin
Benjamin Hanscom (le regretté John Ritter/Brandon Crane) était le gros du groupe. Il est aussi secrètement de Beverly et deviendra un peu l'homme d'action
Bill Denbrough (Richard Thomas/Jonathan Brandis) qui est le bègue mais qui surmontera sa peur devant l'adversité. Il est même le seul à avoir quasiment eu une vie normale même si le traumatisme est bien vivant et sera le leader de faite du groupe.
Sinon, les autres personnages sont très secondaires. Audra (Olivia Hussey) est la femme de Bill et Henry (Michael Cole/ Jarret Blancard) le caïd interné. En effet, les personnages sont tous des archétypes mais dont le but du film a été de les transformer en les faisant sortir de ses archétypes.
Ça frappe toujours 2 fois
Les 2 parties sont à la fois identiques et différents. La première partie raconte l'histoire sous forme de flash-back et de la première confrontation du "groupe des paumés" contre Grippe-Sous qu'ils nomment Ça quand ils étaient jeunes et la deuxième est le match retour. Ses 2 parties sont intéressantes malgré les limites imposées. En effet, Grippe-Sous s'acharne presque exclusivement sur le groupe mais fait preuve de sadisme vraiment expéditive pour le reste. Grippe-Sous symbolise leurs traumatismes qu'ils doivent surmonter. Ou plutôt devait car au fil des années et malgré leur âge, rien n'a été clairement réglé. Bien sûr, le fait que leur groupe est hétérogène à aider à surmonter le traumatisme mais pas totalement. Les 2 parties sont intéressantes mais pas parfaites.
Déjà, l'argent. C'est assez étonnant que ce MacGuffin fonctionne aussi bien dans le contexte
mais aussi, le film est très ancré dans le style année 90 avec le style très cliché mais fait aussi son charme. De plus, il y a aussi des incompréhensions sur le pourquoi du clown, surtout avec la révélation de la deuxième partie
En effet, la deuxième partie donne un éclairage sur les origine de Ça , mais tout en suggestion. Il s'agit en faite des phéromones d'une créature maléfique semblable à une araignée (et oui encore) qui piège ses proies avec des hallucinations.
Du coup, cela démystifie le clown. Ce qui est dommage. Cependant, il rentre dans le propos du film avec le combat des peurs et des handicaps psychologiques au début et le fait de surmonter ses propres traumatismes à la fin. Il n'y a guère que le personnage de Henry qui est pour moi surfait dans la narration car il n'apporte pas grand chose.
Dans la première partie, il est un gros bras que les autres combattent et qui devient le book émissaire de Ça et dans la deuxième partie, il est son bras armée pour une seule scène. Ouais...
Mais bon globalement, l'histoire du téléfilm est intéressant et les 2 parties ne souffrent pas trop de longueur en allant à son rythme dans le vif du sujet
Ça va être remaker
Les 2 téléfilms sont quand même bien ambitieux et intéressants. Et c'est tout de même incroyable que des films prévus à la base pour la télévision soient devenus aussi cultes. A l'heure actuelle, il est question d'une adaptation au cinéma (ou d'un remake). Curieux de voir ce que cela va donner. Maintenant vous savez pourquoi il y a tant de coulrophobes chez les trentenaires (et d'arachnophobes, même si je trouve les clowns plus terrifiants)
Version avec pleins de clown terrifiants ici