La domination de Sergio Leone sur le genre western, jamais remise en cause, à part peut-être par un certain monsieur Eastwood dans les années 90 et son Impitoyable, a atteint son apogée à l'ouverture de la trilogie du Il était une fois, avec Il était une fois dans l'Ouest. On y voit en effet la mort du grand Ouest sauvage : ici, les duels n'ont plus le grandiose du Bon, la Brute et le Truand : on poignarde ses adversaires dans le dos et tout est affaire d'argent. Pour autant, hors de question pour Leone d'abandonner le grandiose de ses scènes de fusillade : on pourra citer les deux premières séquences du film, deux leçons de mises en scène, dont la première introduit d'ailleurs un gimmick musical : l'harmonica est à la fois intra et extradiégétique, rajoutant un côté méta au mystérieux personnage de Charles Bronson, d'autant que chaque personnage a son thème musical attitré, ce qui permet de fluidifier un peu plus la narration. Que ce soit scénaristiquement, musicalement, ou cinématographiquement, Il était une fois dans l'Ouest est une parfaite amorce pour la fin de carrière de Leone, nostalgique et dépressive.