Toujours à la recherche du bon film pour un projet de réalisation en cinéma en 6e, je tente Il Était une Fois dans l'Ouest que je n'avais pas eu l'occasion de voir jusqu'à présent. Et quelle claque ! Tout ici tient du culte. La partition de Morricone, bien sûr. Le jeu de chacun des acteurs, Fonda et Bronson en tête. La beauté froide de Claudia Cardinale. La photo cracra et lumineuse. Le scénario, qui part d'une idée simple mais qui l'alambique ce qu'il faut pour créer du mystère. Et ces mouvements de caméra virtuoses ! Il y a un jeu constant entre le positionnement de la caméra, la mise au point, les regards et les mouvements des personnages : c'est à la fois subtil et spectaculaire. Il s'agit à chaque fois d'occuper l'espace comme sur une scène de théâtre : les personnages se tournent autour comme des danseurs de ballet ou comme le taureau et le matador dans l'arène. L'ambiance sonore est magnifique et riche à tel point que le décor lui-même, l'ouest américain en construction, devient un personnage qui répond au bipèdes et à leurs colts. Qu'il soit dans le cadre ou hors champ, le son est partout. Et puis il y a ce récit à l'échelle individuelle de ce qu'est la conquête de l'ouest. Jamais très loin, on perçoit le perpétuel avancement de la ligne de chemin de fer qui reliera l'est à l'ouest, créant, tel des champignons dans le désert, des bourgades qui seront des villes. La fascinante mythologie américaine racontée par des Italiens (Dario Argento signe également le scénario). Alors certes, on pourra (ou non) reprocher à ce film sa longueur ou sa lenteur mais ces tares n'en sont pas si l'on considère qu'elles laissent toute leur place au cadre et à l'ambiance.