Apogée du western Italien (ou plus péjorativement "spaghetti"), Il était une fois dans l'Ouest est la quintessence du cinéma de Leone. Avec sa maîtrise exceptionnelle de la temporalité, il parvient au sommet de son art lors de l'étirement à outrance des scènes. Avec un format scope exceptionnel, c'est une succession ininterrompue de scènes cultes ou d'anthologie (la scène de la gare, le massacre de la famille, l'arrivée de Claudia Cardinale, l'introduction de Cheyenne, l'attaque du train, le duel final, etc...). Le tout non dénué d'humour et de répliques mémorables. Grace à des acteurs impeccables, jusqu'à Henry Fonda qui cassait son image en incarnant un des plus beaux salauds de l'histoire du western, en passant par Claudia Cardinale, sublime, forte et fragile à la fois, prête à tout pour survivre dans ce monde d'hommes et de violence.
Le scénario est classique et original à la fois. Il y a bien l'histoire de vengeance incarnée par l'Harmonica (Bronson), mais elle ne constitue pas l'unique moteur du film, plutôt son fil conducteur.
Et que dire de la partition d'Ennio Morricone, sa plus aboutie, avec le célèbre thème à l'harmonica, mais également le sublime thème principal associé au personnage de Cardinale, qui me donne des frissons dans l'échine à chaque fois que je l'entends.
L'ouest est poussiéreux, sale, violent, torride et aussi plein d'espoir. Jamais la crasse n'a été aussi belle que sous l'oeil de Leone.