Forcément pour moi un chef d’œuvre... Le chef d’œuvre intemporel par excellence. Chaque scène est un film à lui tout seul. Voir la scène de départ à la gare sans paroles, justes des bruits, une éolienne qui grince, des gouttes d'eau tombant sur un stetson, une mouche rageuse, coincée dans le canon d'un revolver.. Ce film est un chapelet de diamants qui s'égrène sous les doigts au fur et à mesure que les scènes passent... Des comédiens jouant dans une sorte de théatre d'ombres japonais quasi-silencieux, une nature magnifiée par des plans larges à la force de grues télescopiques survolant un monde grouillant et en devenir, en plein changement. Un scénario ambitieux co-signé Bertolucci, Argento, Sergio Donati et Leone , prend son temps pour installer personnages et situations, Un film empli de clairs-obscurs sur la nature humaine, l'amour, le pouvoir, le désordre heureux, l'ordre triste et toujours une nostalgie admirable pour les destins brisés et les petites gens... A tomber par terre. Le film est un opéra flamboyant servi par la musique d'Ennio Morricone miraculeuse qui nous entraine avec délicatesse mais aussi brutalité au sein d'un monde en transformation et salue un autre voué à la disparition totale devant l'avancée du chemin de fer, de l'argent industriel et dans lequel quelques hommes et une femme, ( la brûlante Claudia Cardinale , belle à damner , un tueur aux yeux revolver Henri Fonda , un vengeur minéral Charles Bronson , un truand sympathique ou presque Jason Robards ) vont finir de régler leurs comptes avant de céder la place, puisque faisant partie d'une ancienne race qui laisse le pouvoir à une nouvelle génération plus policée, plus "civilisée" et plus organisée... Seule, déterminée, la femme restera pour affronter ce nouveau monde... Une bouffée d'air pur cinématographique et " la merveille du 7ème art "
... A regarder avec excès...