Si Sergio Leone a mit prêt de 15 ans avant de finaliser ce qui semble être son oeuvre la plus aboutie. J'ai surement mis autant de temps avant de me lancer dans son visionnage.
Peut être que j'avais estimer à l’époque ce n’était pas le bon moment, peut être avais je besoin de mûrir pour mieux comprendre le film. Il est évident que je ne suis pas déçu d'avoir attendu tout ce temps car je me suis senti comme aspirer par cette puissante fresque. Un tableau magistral.
Apres avoir réalisé "il était une fois dans l'ouest" qui s’intéresse a l'Amérique du western sans foi ni loi et "il était une fois la révolution" qui retrace la révolution mexicaine. Leone boucle sa trilogie des "il était une fois" avec "il était une fois en Amérique". Il trace ici le portrait de criminels new yorkais issuent du ghetto juif de Brooklyn, du début de la prohibition jusque dans les années 70.
Nous voila transporter dans une épopée avec pour compagnons des petits voyous qui vont pas à pas monter les échelons du crime organisé. On les suivra dans leurs premiers coups, leurs trahisons, leurs amours impossibles, leurs nombreux meurtres, tout cela avec une humanité saisissante. Alors qu'on voit ces compagnons versés dans les plus ignobles des actes, on ne peut s’empêcher de les aimer et de les comprendre.
Toutes ces aventures seront réalisé de main de maitre comme un somptueux tableau de la renaissance italienne. Puisqu’ici ce sont les italiens qui sont aux commandes. Les personnages sont durs, le sang coule a flot, les rues sont sales et le sexe omniprésent. Une Amérique a l'opposé de l' "american way of life" mais qui l'a rend bien plus merveilleuse car bien plus proche de nous.
Les decors hyper travaillés de la ville de New York nous semble tellement réel que le film fait presque office de Documentaire. Des marchands ambulants, des briques rouges, des boutiques, des petits escrocs a la semelle, des flics ripoux, du sexe non tarifé contre des choux à la creme, des appartements insalubres. Puis notamment ce fameux pont Brooklyn et cette scène ou on verra l'un des personnages du film mourir sous les balles alors que le décor reste figé.
Les acteurs sont impeccables. Robert De Niro en mafieux tourmenté par son passé et rempli de questions sans réponses face a un James Woods dans son trône papale donnent le ton. Le reste de la distribution colle parfaitement a l’atmosphère du film. Des visages rudes, des femmes sublimes qui cherchent à fuir la dureté des rues, des chefs d'entreprises véreux, des syndicalistes naïf et ambitieux. Tout ce casting étant habillé de beaux apparats qui font honneur au chic de l’époque.
L'ensemble ne pouvait trouvé mieux que Ennio Moriccone pour l'enveloppé d'une musique devenu aujourd'hui un classique. Une mélodie donnée par une flûte de pan qui nous suivra tout on long du voyage.
Sergio Leone finit sa trilogie en apothéose avec le testament d'une Amérique violente mais terriblement envoûtante. Un film qui célèbre tout simplement la vie dans tout ce qu'elle comporte de plus beau mais aussi de plus cruel.