Sixième et dernier film réalisé par Sergio Leone, "Il était une fois en Amérique" nous fait suivre, le destin tragique d'un groupe de jeunes bandits juifs dans le quartier du "Lower East Side" à New-York sur trois époques distinctes.
Tout d'abord les années 20, période dans laquelle Noodles accompagné de son attachante bande feront leurs premiers trafics, les années 30 époque de la prohibition où ils deviendront des gangsters respectés, et enfin les années 60, symbole de la vieillesse d'un homme laissant derrière lui une existence remplie de nombreux regrets.
Dans ce film Ennio Morricone nous fait part de l'une de ses meilleurs partitions, De Niro quant à lui nous fait cadeau de la prestation la plus aboutie de toute sa merveilleuse carrière.
Il ne faut aussi en aucun cas oublier les magistrales performances de James Woods et de McGovern.
Peu nombreux sont les films atteignant un tel degré de perfection qu'aura pu atteindre "Il Était une fois en Amérique" dans l'exercice de la transition.
L'assassinat du jeune Dominic par le malfrat Bugsy, est une réelle leçon de cinéma, la musique mélodieuse et sensationnelle signée Morricone ainsi que la parfaite utilisation du "Slow motion" par Leone, accentue parfaitement la terreur et la tension produite par la scène.
Dans ce film, le réalisateur Italien nous gratifie également d'une relation amoureuse entre Noodles et Deborah autant touchante et belle que déchirante et abjecte.
La scène dans la limousine est un glaçant constat de la nature humaine, un homme brisé, frustré possédant en lui une terrible désillusion est capable de faire l'impardonnable, l'impensable violer une personne envers qui il possède de réels sentiments amoureux.
Mais Il Était une fois en Amérique était avant tout une oeuvre essentiellement personnelle pour Leone.
Ce dernier avait eu la chance de lire le roman "The hoods" dont l'auteur est Harry Grey avant le tournage de "Il était une fois dans l'ouest".
Ce livre racontant la vie d'un gangster juif dans le quartier du Lower East Side entre 1910 et 1933 avait réellement fasciné Leone.
Multiples événements relatés dans ces pages narrant la jeunesse délinquante de jeunes gangsters unis d'une éternelle affection, rappelaient certainement les propres souvenirs de Rome du réalisateur.
Il Était une fois en Amérique, étale un vaste tableau de l'évolution de la société américaine, à travers les destins croisés d'une bande de gamins devenus, au fil du temps, de puissants caïds.
Le destin tragique et cruel d'un aigrefin devient comme nous le dit si bien Sergio Leone: " Le symbole éloquent et cruel de cette Amérique magiquement suspendue entre le cinéma et l'histoire, entre la politique et la littérature, qui a conditionné et conditionne encore la vie intellectuelle, peut-être même le comportement quotidien, de plusieurs générations d'hommes, comme une sorte de mythe grec moderne et mirobolant."
Il Était une fois en Amérique est le testament d'un cinéaste nous faisant part d'une vision allégorique mais en aucun cas faussée de l'évolution sociale et historique des États-Unis.
Cet incroyable long-métrage parfait est sublimé par ce sourire inattendu, poignant, bouleversant et insoluble que nous offre De Niro en l'espace d'un bref instant qui marquera au fer rouge la rétine de chaque spectateur ayant eux la chance de contempler ce chef d'oeuvre du septième art.