Il était une fois en Amérique (ou le film que j’ai mis trois jours à visionner) est la dernière réalisation de Sergio Leone, qui se concentre ici sur l’évolution d’un petit groupe de mafieux de New York des années 20 aux années 60, à travers trois époques de leurs vies. Très similaire aux films de Western dans lesquelles le réalisateur s’est déjà illustré, la production révèle les mêmes défauts et les mêmes qualités souvent inhérents au genre, c'est à dire des longueurs exacerbées, des archétypes de personnages brutaux et misogynes, des guerres de clans presque puérils. Le film nous promet un petit vent de nouveauté, en raison d’un cadre spatial et temporel plus moderne, et ça, j'admets que ça fait du bien.


Le film aurait peut-être mérité d’être envisagé dans une trilogie tellement il est long et prédécoupé en plusieurs époques, d’autant plus que Leone avait à sa disposition plus de 10 heures de séquences lors du montage. Ce film condensé (en 3h40 tout de même pour ce qui est de la version européenne) aura tendance à nous perdre par moment, en raison d’un sujet centré sur la trahison qui s’étiole sur la distance. Pour ma part, j’ai adoré la première partie du film, à laquelle j’aurais pu attribuer la note maximale à elle seule, mais je suis complètement passé à côté de la dernière heure de l’œuvre, si bien que parfois je ne comprenais plus les enjeux de l’intrigue. Aussi le dénouement m’a affreusement déçu. Je m’attendais à un climax de dingue, et excepté quelques effets waouh dû aux révélations, bien senties tout le reste m’a laissé sur ma faim.


L’histoire tourne autour de thème intéressant, et j’ai adoré me plonger dans cette prohibition, le terreau du crime. Le sujet des amitiés d’enfance et leurs évolutions dans le temps est sacrément bien orchestré. En revanche, j’ai était un peu déçu par le traitement des sujets plus omniprésent, comme le gangstérisme et la trahison, qui pour peu que l’on ait déjà vu quelques films de Sergio Leone, ne surprenne jamais, car très similaire a ce qui a été fait dans ces films précédents, jusqu’à nous donner le sentiment que le réalisateur tourne en rond.


Les décors sont à couper le souffle. Je ne m'attarderais pas sur cet aspect du film qui s'illustre de lui même dans les captures d'écran. C'est en tout cas un film qui mérite amplement sa place dans la liste des plus belles claques esthétiques.


Attention Spoil :


La scène du viol m’a horrifié et j’ai tout de suite détesté Noodles pour tout le reste du film. Je n’ai plus réussi à m’investir émotionnellement auprès de ce personnage, et je ne voyais plus que le prédateur fou en lui. Bien sûr, la bande de criminel ne sont pas des enfants de joies, et je comprends l’intention des scènes de violence à l’égard des femmes, les personnages sont décrits comme des porcs dépourvus de toute éducation. Ces scènes sont légitimes, et d’une certaine manière, assez réaliste, pour bien cerner la personnalité profonde des personnages. Le résultat atteint son but, puisque j’ai été très mal à l’aise et remplie de dégout.


Le casting est génial, bien sûr j’ai adoré Robert de Niro, que j’ai trouvé exceptionnel. Son jeu est dingue. C’est aussi amusant de constater à quel point sa version vieillie ressemble à s’y méprendre à celui qu’il est devenu aujourd’hui, à tel point que l’on a presque l’impression que le film a été tourné à deux époques différentes. James Woods est très bon également, même si je n’arrive pas à me le sentir du début jusqu’à la fin du film. Elizabeth McGovern est incroyable, et cela n'est pas seulement dû à sa parfaite beauté. Le reste du casting est clairement satisfaisant, malgré les travers du réalisateur qui place parfois les acteurs dans des attitudes inconfortables, voire peu crédible (les longues séquences de silence seulement ponctué d’échanges de regards, les dialogues pleins de sous-entendus, usants à la longue…).


En réalité, je ne suis pas vraiment friand de l’œuvre de Leone, et je suis souvent un peu perplexe quant à mes sentiments à l’égard de ses films. Je jongle entre des sentiments très contradictoires, tantôt je trouve qu’un passage relève du génie, puis je déchante et je m’ennuie. Je n’aime pas vraiment son style, et j’ai l’impression qu’il raconte toujours la même histoire. Pour autant, je suis pleinement d’accord pour dire que lui et ses films sont des putains de monument du cinéma, car ils subliment un genre, et ce dernier chef-d’œuvre est le plus réussi de toute sa carrière, celui qui en tout cas ne m’a pas laissé un arrière-gout amer. Si, d’un point de vue purement subjectif, je ne peux pas mettre la note maximale à ce film, je comprends amplement cette avalanche de 10 étoiles sur SensCritique, d’ailleurs je crois que j’en ai rarement vu autant. En ce qui me concerne, ce n’est pas tout à fait le cinéma qui me fait vibrer, mais j’ai tout de même passé un moment divertissant. Comme mentionné plus haut, j’ai été vraiment happé par les événements de la première partie du film, et mon expérience s’est achevé avec la déception que m’a procurée la dernière partie et le final abrupt. En substance, l’œuvre mérite tout de même de ma part une excellente note.

Casse-Bonbon

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