Encore une fois un très gros morceau de Leone que cet Il était une fois la révolution. C’est probablement l’un des derniers que je n’avais pas encore vu et je ne suis vraiment pas déçu. Dotée d’une ambiance mélancolique très plaisante, on sent clairement qu’on est entre deux époques, la fin de l’ère western et le début de l’ère industrielle. Comme souvent, au milieu de cette grande mutation, les personnages tentent de survivre en s’adaptant.
Ils prennent ici la forme de Juan, braqueur de diligences (la première attaque est vraiment savoureuse!) et patriarche d’une famille très nombreuse, et John, révolutionnaire irlandais en fuite et expert en explosifs (quelle gueule ce Coburn!). Les deux vont bien sûr faire équipe pour mettre la main sur un magot, après avoir appris à se connaître via coups fourrés et embrouilles comme souvent chez Leone. On se prend rapidement d’affection pour les deux bonhommes, au fur et à mesure que leur passé se révèle et que leur futur se dessine.
Outre la mise en scène toujours aussi élégante et inspirée de Leone, on notera la partition exceptionnelle de Morricone qui frôle le génie. Sa composition reste en tête très longtemps après la vision du film, ce qui est la marque des grands morceaux. Elle accompagne la nonchalance du film et sert vraiment le propos avec force.
Je n’ai quasiment rien à reprocher à cette fresque de plus de 2h30 qui passe sans problème et sans ennui. Leone met la barre très haute et prouve que sa trilogie « il était une fois » est bien un des sommets du cinema mondial.