Il était une forêt par Hugo Harnois
Oubliez les documentaires pro-écolo qui vous rabâchent sans cesse de protéger notre planète. Car s'ils sont bien nécessaires, ils peuvent cependant lasser les spectateurs, fatigués d'entendre à longueur de temps les mêmes rengaines. Il était une forêt n'est pas une véritable œuvre à message, plus un hommage à Dame Nature et ses talents insoupçonnés.
D'après une idée du botaniste Francis Hallé, le réalisateur de La Marche de l'empereur continue de mélanger réalité et fiction en nous faisant découvrir l'évolution d'une forêt tropicale en pas moins de sept siècles. Grâce à des moyens technologiques rusés, nous arrivons à comprendre quelles sont les étapes primordiales à la mutation des arbres. Jacquet reprend de manière poétique les dessins du biologiste pour les mettre à l'image et nous représenter comment tout cela fonctionne. Impressionnant.
Si le récit complexe embrassant sept cents ans d'histoire naturelle est bien amené, on reproche cependant au cinéaste de faire durer inutilement quelques plans un peu longs, au lieu de rentrer plus précisément dans les détails de certaines phases importantes. On reste malgré tout subjugué par l'intelligence de la nature et sa manière de fonctionner, parfaitement logique. Le bruit des tiges qui poussent, des branches qui tombent et des oiseaux qui chantent nous permettent d'entrer directement de plein pied dans cet univers intriguant recelant bien des secrets.
Techniquement très jolie, Il était une forêt a des yeux partout pour capter l'invisible. La caméra de Jacquet arrive à exécuter des mouvements fluides et franchement complexes à réaliser. En quatre-vingt minutes, les deux hommes arrivent à nous faire comprendre l'importance des arbres et le respect que l'on devrait avoir pour ces derniers. Car après tout, ce sont nos ancêtres à tous...