Film vraiment intéressant pour plusieurs raisons. Nous partageons le quotidien d'une famille italienne après la guerre, pendant l'occupation par l'armée américaine. La représentation est théâtralisée, filmée en noir et blanc et pourtant pleine de détails et de réalisme. Les rôles : le mari qui dirige la famille (enfin surtout sa femme) sous les recommandations de son père. La femme qui se charge de toutes les tâches domestiques, éducatives et travaille aussi à l'extérieur. La différence d'éducation des garçons et des filles. L'absence de liberté de ces dernières qui n'ont comme seule issue le mariage qui reproduit une nouvelle prison. La perception de ce film est différentes pour un homme ou pour une femme.
Le premier s'impatiente et ne comprend pas pourquoi l'épouse ne quitte pas cette situation de maltraitance révoltante. La seconde mesure la palette des difficultés que l'épouse devra surmonter pour prendre sa liberté. La voie est sans issus. Partir, mais pour aller où ? Sans papier, sans argent, en laissant ses enfants.
Ce qui est beau dans le dénouement de ce film, c'est le retournement de la situation de cette femme au moment de l'acquisition du droit de vote. Et surtout lorsqu'elle comprend qu'elle est en train de fabriquer le même destin à sa fille. Elle se met alors du rouge à lèvre, se fabrique un chemisier, se fait belle pour elle-même; bref, elle prends conscience du devoir de prendre soin d'elle.