J'ai enfin rattrapé le phénomène italien de l'année, ayant fait plus de 5 millions d'entrées sur le territoire. Un succès populaire surprenant, me diriez-vous, pour un film en noir et blanc. Mais surtout, vous répondrais-je, pour un film abordant le sujet des violences conjugales, en le parodiant via la comédie musicale.
Une thématique périlleuse, mais qui marche franchement bien ici. Le long-métrage surprend par son audace, et sa volonté récurrente d'aller se risquer à l'humour noir. Paola Cortellesi, réalisatrice du film mais également premier rôle, dépeint une galerie d'hommes détestables (à quelques exceptions près), bloqués dans un carcan patriarcal enraciné. Elle offre ainsi une vision profondément féministe, notamment à travers son personnage de Delia, une mère de trois enfants qui va devoir s'affranchir de son statut de femme baff(ou)ée.
L'œuvre est assez dépaysante, nous plongeant au cœur de ce petit village italien, lors de l'après-guerre (1946). Et difficile de ne pas entendre mes grands-parents dans chaque dialogue, eux-mêmes originaires d'un petit village proche de Naples.
Alors certes, tout n'est pas parfait. La réalisation est un peu plate, la musique n'est pas souvent bien amenée, et les séquences sont globalement inégales. Mais certaines scènes fortes restent vraiment en tête, comme celle du grand repas, celle du recueillement, ou encore la scène finale, une sublime apogée féministe dont je ne dévoilerai rien. Au-delà de retenir un grand film, je retiendrai un grand portrait de femme forte, et une approche féministe pas si commune.
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