Xavier Giannoli signe une adaptation à la lettre du roman de Balzac, n'hésitant pas à prendre de la distance pour filmer ses personnages comme recourir à la caméra portée. Cela donne lieu à de grandes scènes d'une intensité dramatique absolument époustouflante, quitte à perdre son spectateur entre deux mondes.
Puisque si le metteur en scène maîtrise aussi bien son sujet, c'est bien qu'il a saisi toute l'œuvre de Balzac, la perdition individuelle au sein d'un monde en pleine décadence. Devant la maladie, l'ambition et les troubles passionnels, les choix sont difficiles... et il vaudrait peut-être mieux revenir à la case départ. Complétant magnifiquement en terme de registre, un film comme les Enfants du Paradis de Marcel Carné (1945), où le monde artistique est entraperçu dans les coulisses et sur la scène, Illusions Perdues s'impose déjà comme une fresque historique mémorable ; en plus d'une adaptation exemplaire. Grand, oui !