Comme tout biopic qui se respecte, j’espérais en apprendre un peu plus sur un personnage ayant marqué l'histoire pour ensuite creuser un peu plus de mon côté. Je trouve les choix les choix de scénarisation de Morten Tyldum plutôt judicieux dans l'ensemble tout en faisant honneur au personnage.
Concrètement, j'apprécie beaucoup que le film ne se soit pas concentré sur l'homosexualité de Turing pour l'aborder de façon brève dans les dialogues avec le petit message de fin qui rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, on était quelque peu moins progressiste. Facile me direz-vous mais au moins on ne tombe pas dans le panneau.
La force du film réside tout de même dans son enjeu qui ressort tout du long à savoir "gagner la guerre contre les nazis". Facile me redirez-vous mais au moins, on ressent bien la tension autour de l'évolution des recherches. D'ailleurs, la petite scène où ils décodent est assez réaliste à mon gout. Qui plus est, j'apprécie que le film prenne le temps d'expliquer comment il faut utiliser cette découverte. Après, j'aurai certes voulu une petite explication de la machine de Turing si cela était possible bien que je sache que cette vulgarisation est plus que compliquée. Il vaut mieux pas d'explication que de se perdre dans du Nolan style Tenet à dormir debout.
Comme tout biopic qui se respecte, c'est cinématographiquement anecdotique, il n' a rien dans la mise en scène que ressorte à mon gout pour que je puisse le mentionner. C'est fade, plat mais pas forcément gênant pour ce type de film. Heureusement qu'on a un Benedict Cumberbatch qui crève l'écran même si les traits de son personnage me paraissent parfois un peu trop exagérés: asocial à son paroxysme, il faut que son amie lui conseille de donner des "pommes" à ses collaborateurs pour devenir les meilleurs amis du monde à la scène suivante... La construction de la relation est quelque peu baclée.
Bref, un film moyen dans sa réalisation mais très bon pour un biopic par ses enjeux, son message subtilement amené et son acteur principal époustouflant.