Il se passe de drôles de choses dans l'étrange couvent italien où débarque la très plantureuse soeur Cecilia (interprétée par Sydney Sweeney) : toutes les bonnes soeurs en devenir conservent leurs cheveux longs, occupent des chambres de retraite que l'ascèse n'étouffe pas (c'est carrément du 4 étoiles sur un Michelin), se baignent entre elles comme dans un harem, vêtues de tuniques blanches (tenues trempées et hyper-adhérentes au corps... bonjour le "male gaze" à fond les ballons... et la montée en flèche sur l'échelle de l'érectomètre !), sans oublier l'examen gynécologique chelou pour certifier d'un hymen préservé...
Un film d'horreur monastique aux implications conspirationnistes basées sur une vision déformée de la spiritualité, qui n'atteint pas les sommets glauques de certains nunsploitation des années 70, mais parvient à accéder à une forme de blasphème (surtout dans le final, où les objets et les symboles passent du sacré au païen/sanguinolent). Là où le final est moins convaincant, c'est lorsque le personnage principal se transforme en sorte d'ange exterminateur inarrêtable.
Le cinéphile oldschool réalise qu'il assiste au revival rustique du genre "nunsploitation", et plus on avance dans le récit, plus on se rapproche d'un "Rosemary's baby".
Plus proche de nous, on pense bien évidemment au film "La malédiction : l'origine", réalisé en 2024, comme "Immaculée" (surprenante concordance thématique).
Rien de foncièrement original, mais le retour de ce fond de commerce religieux dans le cinéma de divertissement interroge à une époque où le religieux a quitté les croyances qui cimentaient le collectif.
Est-ce-que le fait que l'actrice principale occupe également le poste de productrice a contribué à désamorcer les cyber-foudres attendues des néo-ceci ou néo-cela sur les réseaux sociaux ? Surprenant en tous cas, vu l'utilisation insistante du "male gaze" sur le corps de Sydney Sweeney.
A voir pour : Sydney Sweeny, of course ; le prologue ; le travelling dans le confessionnal.