Histoire vraie et film d'infiltration, Imperium nous fait la double-promesse d'une plongée réaliste dans le milieu suprémaciste américain le plus extrême, et d'une mission sous couverture toujours à deux doigts de se faire démasquer.
Daniel Radcliffe est un agent fédéral nerd et solitaire, aux traits de caractères un poil caricaturaux. Le film va le mettre intelligemment face à plusieurs figures de mentors dont la première est Toni Collette, agent roublarde et en marge, qui le branche vers une mission de renseignements sous couverture dans un milieu skinhead et néo-nazi soupçonné d'avoir volé du matériel radioactif à des fins terroristes. La restitution d'une enquête en infiltration est présentée de manière assez documentaire, incluant des échecs, des moyens matériels limités et un manque d'emprise total sur les évènements et sa propre sécurité.
Le personnage est plutôt intéressant dans sa recherche de reconnaissance et de connexion avec les figures paternelles et amicales, y compris chez les nazis. Mais le film ne dis pas grand chose sur l'embrigadement, le fanatisme ou le suprémacisme. Pire, il se contente de dresser un constat connu d'avance, un "le mal est partout"-like qui n'apporte pas grand chose et manque de force.
Du côté du film d'espionnage en lui-même, on est assez déçu par le cruel manque de tension et la confiance trop facilement accordée par ces leaders de groupuscules ultra-surveillés. Seul le massif Chris Sullivan nous fait un peu douter, la plupart des autres paraissent inoffensifs assez rapidement. L'impression de thriller pépouze est renforcée par le côté low-cost de la production, assez criant dans les décors cheaps et les scènes de foules qui mériteraient 2 à 3 fois plus de figurants.
Au final, et même si l'enquête se suit plutôt bien, on est face à un film peu mémorable, trop neutre et qui n'implique pas grand monde. Dommage.