Jeune agent du FBI intellectuel, Nate se retrouve à devoir infiltrer un groupe de néo-nazis, afin de déterminer s'ils préparent un attentat. Non, l'intrigue de "Imperium" n'est pas vraiment tirée d'une histoire vraie, comme le clame son générique. Mais elle a été coécrite par Michael German, un ex-agent du FBI qui a lui-même infiltré des groupuscules d'extrême droite.
Ainsi, si la mise en place n'est pas toujours hyper crédible (difficile de croire que ce petit binoclard est envoyé au casse-pipe !), la manière dont est développée le milieu suprémaciste blanc sent le vécu. Loin de la caricature, Daniel Ragussis dresse un portrait de la diversité de l'extrême droite américaine. Entre KKK rétro, skinheads bas-du-front, armées secrètes complotistes, intellectuels familiaux, ou influenceurs nauséabonds.
C'est clairement cet aspect qui est le plus réussi du film, car assez original et sans caricature. Qui plus est, cela arrivait à point nommé en 2016, année de la première élection de Donald Trump aux USA et du vote du Brexit au Royaume-Uni.
Sur le reste, l'intrigue policière se traîne un peu. Néanmoins Daniel Radcliffe est très convaincant dans le rôle principal, devant régulièrement déjouer la méfiance inhérente à ces cellules paranoïaques. Tandis que la mise en scène sait mettre la pression quand il le faut.
Sans surprise, malgré la présence de Radcliffe dans la distribution, le sujet du film s'est mal vendu, et "Imperium" a été quasi limité à une sortie directement en vidéo.