Quand le Slasher Devient Expérimental

Chris Nash propose avec 𝐼𝑛 𝑎 𝑉𝑖𝑜𝑙𝑒𝑛𝑡 𝑁𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒 un film d'horreur qui déroute autant qu'il intrigue. S'éloignant des conventions classiques du slasher, Nash opte pour un traitement minimaliste et contemplatif, offrant ainsi une œuvre qui se démarque par son audace formelle. Le choix du format 4:3 et le rythme volontairement lent confèrent au film une qualité méditative, presque expérimentale, peu courante dans le genre. Cette approche, bien que risquée, réussit à instaurer une atmosphère singulière, où chaque plan semble peser de tout son poids.

Cependant, cette ambition formelle n'est pas sans défauts. Le film souffre de longueurs qui peuvent diluer l'attention du spectateur, et le manque d'enjeux narratifs limite l'implication émotionnelle. La mise en scène, sobre mais soignée, et la photographie, d'une esthétique indéniable, viennent rehausser l'ensemble, offrant des moments visuellement marquants. Les meurtres, inventifs et teintés d'humour noir, apportent une légère rupture dans cette ambiance contemplative, mais ne parviennent pas à maintenir une tension constante.

𝐼𝑛 𝑎 𝑉𝑖𝑜𝑙𝑒𝑛𝑡 𝑁𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒 se révèle ainsi être une expérience cinématographique originale, qui mérite d'être vue pour son côté unique. Si le film ne parvient pas toujours à captiver, il intrigue par sa démarche artistique et son refus des conventions. Chris Nash signe ici un slasher atypique, à la frontière de l'art et du genre, qui ne plaira pas à tous mais qui marquera certainement ceux qui sauront apprécier sa singularité.