Polar un peu oublié dans la filmographie de Jane Campion, pourtant il y a de belles choses.
La lumière de Dion Beebee (chef-op attitré de Michael Mann, ça veut tout dire) est sensuelle, expérimentale dans son jeu sur les échelle de plans et sur le flou, captant avec inspiration Brooklyn, ses habitants, la chaleur, le bruit, le bordel ambiant.
L'idée de fusionner polar et exploration sexuelle se révêle particulièrement intéressante. Forcément, Campion est bien plus intéressé par la psyche de ses persos et le récit finit par en pâtir, notamment dans son dernier acte expédié.
Mais il reste le plus important, la patte de Campion.
Le perso principal constitue une héroine atypique de polar, une femme intelligente, cultivée, qui assume sans complexe sa sexualité.
Gros point fort, la tension érotique dense au possible entre Meg Ryan et Mark Ruffalo, excellent en flic ambigüe. Un vrai sens de l'intimité se dégage de leurs échanges (les confessions au lit entre deux coïts, le flic qui explique sa longue expérience des cunnilingus etc).
Scénaristiquement faillible, cinématographiquement très séduisant.