Hambourg, de nos jours: Katja perd dans un attentat son mari Nuri, d'origine turque et Rocco, son fils unique. Inconsolable, habitée par l'esprit de vengeance, elle apprend que la police a retrouvé le couple présumé coupable et le procès commence.
In the Fade est un drame Allemand de Fatih Akin (Head on, The Cut...) qui sort le 17 janvier 2018. Diane Krueger a reçu pour ce film le prix d'interprétation féminine au festival de Cannes 2017.
Noir c'est noir et loi du talion
In the fade est crépusculaire et sans issue. Perdre un proche est une douleur éternelle mais perdre son mari et son fils assassinés dans ces circonstances rend les choses encore plus difficiles.
Après le drame, Katja ne tiendra plus que pour que justice lui soit rendue et les assassins, un couple dans la mouvance néo nazie, mis hors d'état de nuire. Mais en raison de zones d'ombres, de doutes (qui profitent toujours juridiquement à l'accusé) et d'un avocat de la Défense retors, ils seront acquittés.
Commence alors pour cette femme qui n'est plus qu'une plaie vivante un vrai calvaire. Elle "somatise" tellement qu'elle n'a plus ses règles et veut vraiment en finir. Elle retrouvera en Grèce le couple criminel abrité par un membre de la mouvance extrémiste d'"Aube dorée" et envisagera d'appliquer la loi du talion en "plastiquant" leur camping car avant de se raviser. Finalement, elle mettra fin à ce qui la hante, dans un twist final que, personnellement, je n'attendais pas.
In the fade est "habité" par Diane Krueger, qui incarne grâce à son physique émacié, toute la détresse de cette femme "fauchée" par un deuil que rien ne peut soulager. L'ambiance pluvieuse et poisseuse de la ville d'Hambourg renforce encore le misérabilisme du contexte.
Le film est adapté de crimes racistes contre la communauté turque ayant eu lieu en Allemagne entre 2000 et 2009. Aucun ne s'est cependant terminé comme dans cette fiction.
Le film de Fatih Akin résonne cependant étrangement dans une Europe assiégée par le terrorisme, depuis 2012, ce qui a d'ailleurs valu à la chancelière allemande Angela Merkel (pourtant bien assise sur sa chaise depuis plus de 15 ans) et à sa politique d'ouverture des frontières aux migrants quelques revers électoraux. D'autant plus que ce "changement de pied" cache assez mal un calcul cynique destiné à remédier à l'infertilité chronique de la population allemande .
Un film que je ne conseille cependant pas aux spectateurs qui n'ont pas le moral...
Ma note: 6/10