J'avoue qu'il m'est vraiment difficile d'écrire une critique sur « In the Mood for Love », que j'ai presque déjà envie de revoir pour me faire un avis plus précis. Ce qui est certain et que personne ne niera, c'est l'indescriptible beauté formelle de l'œuvre, assurément l'une des plus somptueuses que j'ai vu dans ma vie. Tout est d'un raffinement, d'une élégance, d'une richesse à vous faire tourner la tête, auquel s'ajoute cette musique ample, certes répétitive mais s'intégrant parfaitement dans cet univers si singulier. C'est presque « trop » beau, Wong Kar-Wai semblant, parfois, se perdre un peu dans sa virtuosité, notamment à travers quelques effets légèrement gratuits. Je peux toutefois le comprendre : quand on a un tel talent...
Et puis il y a (quand même) cette histoire d'amour qui ne l'est pas totalement tout en l'étant complètement. C'est ce qui fait beaucoup de son intérêt, cette relation complexe entre deux personnes mariées, à la fois peu et très dialoguée, se révélant assez unique, traversant plusieurs étapes et finissant en donnant presque l'impression qu'elle n'avait jamais commencé. Après, il faut être sensible à ce rythme singulier, pour ne pas dire plutôt lent, où il se passe à la fois beaucoup et (surtout) peu de choses, d'où cette note presque « facile » pour laquelle j'ai opté, du moins pour le moment. Mais nul doute qu'un tel film, offrant autant de réflexions que de plaisir pour les yeux ne peut être que l'apanage d'un grand cinéaste. À voir... et à revoir ?