Incendies avait tout d’un chef-d’œuvre. Une intrigue intenable sur fond géopolitique tendu entre chrétiens et musulmans, une Méliassa Desormeux absolument bluffante (étonnant d’ailleurs de voir la petitesse de sa filmographie) …mais que d’erreurs dans la réalisation ! Peut-être (et sans doute) que Villeneuve ne cherchait pas à produire un film d’auteur, après tout, il est tout à son honneur de se lancer dans la rude mission de toucher le panel le plus global possible. Hélas, il s’est perdu sur le chemin de sa quête et a sacrifié l’intrigue à la clarté du cheminement. Or, ce qui fait d’un film un chef d’œuvre du thriller est avant tout le mysticisme qui entoure sa progression et qui nous conduit, lorsque que l’ampoule du projecteur s’éteint, à relancer la lecture maintes et maintes fois. Incendies propose un bon moment de divertissement, un moment unique au sens où l’intérêt d’un revisionnage du film est faible, mais pas un moment singulier qui laisse en aparté le temps d’une heure trente, les limites de l’entendement.