Denis Villeneuve est peut-être le réalisateur dont j'admire le plus le travail dans la dernière décennie. Incendies apparaissait donc comme un incontournable dans ma cinéphilie. J'ai pourtant longtemps repoussé mon rendez-vous avec ce film, tant il semblait éloigné de ce que j'aimais chez mon réalisateur fétiche. Mais je me suis lancé.
Incendies est une course-poursuite. Une fille (rejoint bientôt par son frère jumeau) court derrière les traces de sa mère, quelques décennies après, pour comprendre qui elle était et ce qui lui est arrivé. Derrière cette course, une quête d'identité, et une carte postale macabre d'un pays que les rancœurs ont déchiré.
Incendies nous parle de conséquence et de chaines de conséquence. Les conséquences du rejet, celles de la violence, celle du silence, et les conséquences de tous cela sur les hommes et femmes et leur relation à la vérité et à la réalité.
A la fin, impossible de nous tromper. Nous sommes là face à un film de Villeneuve. Toujours la même aridité, la même radicalité dans ses plans et dans ses thèmes, qui paraissent vides même lorsqu'ils sont surpeuplés. A la fin, il ne nous reste le constat amer qu'il n'y a ni innocents ni coupables, mais que des victimes, et trois petits points...