Incendies fait partie de ces chefs d'oeuvres dans lesquels les acteurs n'existent plus tant ils s'effacent devant la supériorité et la beauté de la trame. Se fondent dans l'histoire et n'existent plus que par elle qui dès lors sublime et bouleversante coule de source, se déroule tantôt angoissée et stressée, tantôt plus calme comme mue de sa propre vie, comme si ici, suivant le cours d'une réflexion intense, passionnée mais aussi rêveuse.
Le film de Denis Villeneuve rend bien hommage à la pièce Wadji Mouawad. Mélissa Désormeaux-Poulin, Lubna Azabal et Maxim Gaudette établissent une stupéfiante performance. Construit comme un thriller, le film se déroule méthodiquement, implacable. Scotchés à nos sièges, nous ne pouvons que suivre éperdus une superbe voyage à travers le temps et l'espace qui comme Jeanne et Simon nous fera grandir, changer, apprendre.
Incendies englobe tous les genres, leçon mure et réfléchie qui est également un témoignage sanglant des injustices de la guerre et une sublime déclaration d'amour au genre humain. Ou du moins, un timide rappel de ce qui après tout, reste toujours.
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