Pas facile de critiquer ou de réfléchir sur une oeuvre de Quentin Dupieux.
Mais au moins ce qu'on peut dire lors de la vision de Incroyable mais vrai, c'est qu'il s'agit de son film le moins "barré" narrativement et qu'il s'en tire plutôt très bien sur ce (nouveau ?) terrain.
Comme d'habitude je me laisse emporté par sa marque de fabrique complétement loufoque dans le déroulement de son récit et la caractérisation des personnages. C'est ma came, ça fonctionne toujours aussi bien sur moi, c'est comme ça. Et puis il y a des moments terriblement drôles, notamment dans la séquence du dîner complement ubuesque où, perso, j'ai dû échapper un fou rire, ou encore la discussion entre Alain Chabat et Léa Drucker sur le bouleversement de leur vie, un véritable grand écart dans les deux personnages.
D'ailleurs les deux comédiens y jouent pour beaucoup, même si Chabat reste dans son registre (et c'est comme ça qu'on l'aime), je trouve qu'il y a une vraie alchimie entre eux.
Le high concept du film tient la route pour ce qu'il veut en faire, même si ça réinvente pas la roue dans le sens profond qu'il veut aborder. Après son côté décalé de l'approche y joue pour beaucoup, même si cette fois-ci, pas de quatrième mûr brisé.
J'avoue même avoir été surpris par les messages (critiques ?) que semble vouloir faire passer Dupieux avec cette histoire. Il porte une vision singulière et assez juste, sans être caricaturale, sur les banlieues tranquilles et les vies monotones et routinières de ses habitants. Pourquoi continuer à vivre sa vie comme avant quand quelques chose d'extraordinaire nous tombe dessus ? Comment réagir face à ça ?
On a envie de continuer, on a envie d'aller au bout de l'idée, et avec un certain plaisir. Pas mal non ?