Je dois l'avouer : je suis complètement novice en Quentin Dupieux. J'ai bien vu passer ses films précédents lros de leur sortie en salles mais je ne me suis jamais laissée tenter. Trop bizarre. Avec un potentiel gênant bien trop élevé.
Oui mais cette fois-ci, Quentin a misé sur le bon cheval. Et je dis cheval mais je pense "bande-annonce".
Je regarde les bandes annonces. Je suis à l'affût de celles qui sortent. Forcément vu que ça permet de se tenir au courant des sorties !
Oui mais j'ai beau aimer les bandes annonces, n'étant pas à une contradiction près, je conseille aussi à quiconque m'écoute de ne SURTOUT PAS les regarder. Et ce pour une raison toute simple: une bande annonce aujourd'hui c'est un support d'images surdecoupees montées sur une musique qui se retrouve rarement dans le film, et qui nous vend soit une histoire qui n'a rien à voir avec ce qui nous attend (mais qui est bien racoleuse) ou pire, qui nous dévoile tout!
Cette fois-ci Quentin a misé sur ce ras-le-bol des bandes annonces. Et donc celle qui a le plus circulé, ce sont en fait les premières minutes du film. Qui dans le film sont coupées exactement où se coupait le trailer pour laisser le pré-generique défiler !
Alors c'est inattendu
C'est incroyable
C'est pas vrai en revanche
Et ça permet à Quentin d'explorer de nombreux thèmes. Alors si vous me le permettez et vu que ça fait longtemps que je ne me suis pas prêtée à cet exercice, je vais écrire ma petite bafouille à M'sieur Dupieux !
Cher Quentin,
Je sais que tu as su te faire un nom à partdans le ciné français. Tués le cinéaste indépendant avec des idées improbables, supports prétextes à des moments de cinémas. De ces moments auxquels l'industrie aime tant mettre une majuscule pour les élever au rang d'art.
Cher Quentin moi je ne connais pas ta carrière alors je vais juger ce film sans ce contexte. Visiblement, tu sais diriger des acteurs. Je le savais déjà pour Alain Chabat (j'ai beau ne pas l'avoir vu, difficile de louper l'affiche de Réalité) mais je l'ai découvert avec plaisir pour Léa, Benoît et Anaïs.
J'ai adoré ta capacité à faire traîner les révélations en longueur au démarrage. Alors même que tes personnages s'en plaignent, tu laisse le temps filer et tu ricane dans ton coin de nous voir trépigner d'impatience !
Ensuite tu as compris que ce n'est pas la durée d'un film qui fait sa qualité. Et logiquement, tu passes certaines séquences sous silence (ou plutôt sous clips musicaux pour être exact).
Et moi c'est là soudain que j'ai plus de mal à te suivre! Tu peux faire disparaitre des personnages, tu peux les faire mourir.. mais si tu souhaites que je ressente quelque chose alors j'ai besoin de voir d'autres personnages qui réagissent à ces événements !
Et Quentin pourquoi est-ce que tu ne fouilles pas tes sujets? Sur tout ce que tu abordés, pourquoi est-ce que rien ne devient "plus"? L'obsession pour la jeunesse ? La déliquescence corporelle? Tous ceux qui laissent défiler leur vie en simple spectateur ? La réalisation de l'homme par sa voiture? Ou même sa bite, si tu y tiens!
Alors finalement merci Quentin et sans doute à la prochaine puisque tu fais visiblement partie de ceux qui font des films différents. Pas sans imperfections mais certainement pas bateaux!
A très vite, petite ???? !