Souvent fasciné par le travail de Quentin Dupieux, j'avais hâte de voir comment Benoit Magimel pouvait être intégré dans cet univers!
Et je dois dire que ça tombe plutôt juste! Accompagné des 2 habitués Anaïs Demoustier et Alain Chabat, le quatuor complété par Léa Drucker me réconcilie un peu avec la frange plus classique du cinéma Français. La paire Jeanne/Gérard est d'ailleurs aussi surprenante que drôle, entre ce beauf en mal de virilité et cette dévergondée sans gêne, la magie opère, un peu au détriment de Léa Drucker qui bien que plutôt juste manque un peu de liant avec les autres personnages.
Pour le scénario, c'est du classique Dupieux, oscillant sans cesse entre réalisme froid dans un cadre totalement déconnecté. J'ai beaucoup aimé aussi l'écriture des dialogues, notamment les deux scène a rallonge (quand le vendeur donne les indications sur la trappe et la révélation de Gérard).
J'ai toujours du mal à savoir si il faut intellectualisé le travail de Dupieux, qui semble se foutre un peu de la vision qu'on a de ses films, mais je trouve dans ce long métrage compact (1h10, format habituel pour lui) une profondeur rare, avec une double lecture sur la peur du temps qui passe et le mal-être de se voir vieillir.
Encore une fois très juste dans son casting (mention spéciale à Magimel qui s'accapare la prestation la plus juste, incroyable mais vrai!), Dupieux livre une oeuvre qui ne fait pas tâche dans son repertoire, avec cependant un petit plus, une justesse et une double lecture qui mettent ce film un peu au dessus de ses autres réalisations.