La reine Katherine est la véritable auteur de ce film, tiré d'une pièce qu’elle joua à New York. Elle embaucha ses amis Cukor et Mankiewicz à la réalisation et à la production.
Mieux encore, elle inspira les auteurs pour créer le personnage de Traci Lord ( à ne pas confondre avec l'actrice porno ).
Les costumes qu'elle porte la mettent superbement en valeur. Mais alors qu'elle voulait Spencer Tracy et Clark Gable comme partenaires, Louis B Mayer lui donna Cary Grant ( une vieille connaissance) et Jimmy Stewart.
Là réside la faille originelle du film qui aurait dû être totalement sa création, car même si j'adore Jimmy et Cary, on peut penser que Gable aurait su donner un côté plus décadent à son personnage et que Spencer Tracy aurait réellement fait tomber de son piédestal la Déesse Kat.
La réelle limite du film se situe toutefois ailleurs. Il s'agit évidemment de son côté théâtre filmé un rien rigide, ou trop bavard selon les avis.
Mais soyons un peu sérieux là , nous parlons de la Comédie par excellence, oui messieurs et mesdames les cinéastes d'aujourd'hui, je suis désolé de vous le dire, vous ne parviendrez jamais à l' égaler, c'est tout bonnement impossible.


Égaler cette intro extraordinaire?
redoutablement cinématographique,
qui sans un mot donne le ton des relations entre les personnages...
Impossible.


Et avec ça s'ensuit un modèle d'exposition où aux cotés du couple de journalistes nous entrons dans la haute société de Philadelphie, ou plutôt dans une famille de déjantés. Je suis vraiment fan de la petite Dinah dans la galerie des seconds rôles qui donne toute sa saveur au film.
Cette famille va jouer la comédie au couple de journalistes, et ce jeu de la comédie dans la comédie fait à mon sens tout le sel du film. Chacun joue son rôle, de père, de fille, de mère ou de futur époux mais derrière la comédie sociale se cachent des cœurs qui ne demandent qu' à déborder.


Dès après l'intro ( muette je le rappelle mais ô combien brillante ) commence le jeu de ping pong verbal qui nous étourdit comme si nous buvions du champagne.... Cela fuse, cela brille, cela pétille, mais on peut être aussi terriblement cruel, en témoigne le face à face entre le père et la fille....Unbelievable. Sans équivalent à mes yeux dans le cinéma.
On est donc capable de se dire ses quatre vérités dans la high society feutrée? il en faudra davantage, une soirée chic et arrosée pour que la Déesse, la Vestale, la vierge Mariée tombe enfin ( le charme de Jimmy n'y suffisait pas ) de son piedestal.
Les dernières vingt minutes sont d'une virtuosité presque indécente, jonglant entre comédie et masques qui tombent un à un...Tout se joue sur le fil, un fil ténu qui jamais ne rompt pour atteindre un final délicieux.
Entre rire et yeux brillants de larmes, on ressort grisé et vaguement amoureux, en attendant la gueule de bois...


Cette critique faisant suite à un enthousiaste revisionnage, je voudrai particulièrement ressortir la performance et le rôle joué par Cary Grant, brave garçon ayant bien du mal à cacher ses qualités.
Il éclipse à mes yeux ce bon vieux Jimmy qui pourtant est d'un abattage terrible. Son personnage est tout de même un peu le faire valoir du trio... Et sa collègue et amie photographe si discrète sait toucher au cœur, dans l'ombre....


Un film rare, racé, beau comme un yacht, yar ....quand vous l'aurez regardé/savouré, vous comprendrez....

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le 17 oct. 2012

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PhyleasFogg

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