Sur le papier, Indochine porte beau. Beaucoup de moyens ont été déployés pour reconstituer cette Indochine coloniale, le casting a de l'allure et on nous promet une grande fresque historique et romanesque de 2h30.
On ne peut donc qu'être déçu du résultat final car rien ne fonctionne vraiment. Sans être un naufrage complet, le film ne convainc jamais vraiment, et ce sur tous les plans. Dans ce téléscopage de la petite et de la grande histoire, on regrette que la seconde soit relativement sacrifiée : le film suggère les évènements bien plus qu'il ne les montre. L'aspect romanesque et les enjeux amoureux ne s'en sortent pas beaucoup mieux, notamment du fait de dialogues pas toujours inspirés et d'acteurs pas toujours convaiquants. Si Catherine Deneuve s'impose en maitre femme dirigeant d'une poigne de fer sa plantation, elle convainc moins en femme amoureuse. Vincent Perez apparait un peu terne tout en surjouant. Ce sont finalement les seconds rôles qui tirent le mieux leur épingle du jeu, Jean Yann et Emmanuelle Blanc en tête.
La mise en scène deçoit aussi et, à l'image du film, manque de souffle, dans les mouvements de caméra, dans la capacité à restituer à l'image l'ampleur des décors, des mouvements de foule. On apprécie néanmoins la photo et la lumière très soignées. Enfin, un mot sur la musique qui s'avère maladroite, surlignant pompeusement certains temps forts du film.
On ne peut donc que saluer les risques pris par cette production et les moyens mis à disposition de Wargnier et on voudrait tant aimer de tels films, mais le résultat ne parvient malheureusement pas à emporter l'adhésion.