La tension monte dans ce thriller sombre de Fabrice du Welz, aux lointains airs de Parasite (
la jeune qui s'introduit dans une maison riche et fait virer le personnel pour s'y mettre...et en cause la perte, sur une scène d'anniversaire d'enfant teintée de sang
), qui vaut principalement pour Mélanie Doutey, fascinante en mère qui se fait piéger de façon sordide et qui se débat trop tard, à l'aveugle, un personnage désespéré qu'on a vraiment trouvé intéressant. Benoît Poelvoorde se remet en selle dans le genre du film noir et sale, qui lui va si bien, et Alba Gaia Bellugi (l'élément perturbateur) est dérangeante juste ce qu'il faut. Inexorable peut compter amplement sur son beau casting, très puissant, avec aussi un sympathique petit rôle de Jackie Berroyer, héros de l'ancien film Calvaire de Welz (un clin-d’œil amusant). Dommage qu'on a eu affaire à un twist prévisible (on essayait de trouver des pistes scénaristiques plus tordues, et on a été un brin déçu de n'avoir pas eu plus complexe que le coup de
la fille cachée
...), à une certaine tiédeur dans le glauque (on aurait aimé se sentir en apnée totale), à une ambiance qui mise trop sur le son (lancinant) pour générer de l'angoisse. On préfère quand Welz s'éclate visuellement (le plan de la voiture de nuit plongée dans deux couleurs opposées, magnifique). Inexorable s'essaye au dérangeant (surtout quand on se rappelle qu'il y a eu des scènes d'amour entre
la fille et le papa
... "Oups", comme on dit) et plante une ambiance sombre qui va bien au casting étoilé, avec quelques plans visuellement très beaux. On s'attendait à bien plus, mais le film fait le job et les acteurs sont vraiment investis. Doutey nous a tapé dans l’œil.