Après avoir obtenu une consécration international avec l'excellent Les Frissons de l'Angoisse, Argento concrétise avec le chef-d'oeuvre Suspiria. Ce dernier est d'ailleurs tellement bien accueilli que ses producteurs le pressent d'y donner une suite, une sorte de Suspiria, chapitre 2. Après l'écriture de l'histoire avec sa campagne d'alors, Daria Nicolodi, commence une petite descente aux enfers pour Argento qui se découvre moins libre qu'il ne le voudrait, chaque choix de casting prenant un temps fou. Cela désespère le cinéaste pour qui les choix personnels sont très importants.
On ressent un peu ce combat à la vision du film. Inferno reprend en effet beaucoup de Suspiria, dans l'idée du scénario déjà, puisqu'on a ici affaire à l'une des sœurs de la sorcière affrontée dans le film précédant, mais surtout dans le visuel. Les jeux de couleurs sont toujours présents, ils sont même encore plus exploités. Pourtant, Inferno arrive à se détacher suffisamment de Suspiria pour être un film propre, certes dans la continuité, et un film très réussis.
L'ambiance visuellement reprend donc les bases mais Argento poussent certaines idées encore plus loin. Ici, l'histoire compte encore moins que dans Suspiria, les personnages ne semblent être que des pions évoluant dans cet inquiétant et fascinant building de New York. La star du film finalement c'est le décor, cet immeuble à la fois gothique et moderne qui prend vie...
Inferno aboutit la démarche amorcée dans Suspiria, on est véritablement dans un rêve, un cauchemar, ou l'on se détache des péripéties, happé que l'on est par l'ambiance...
Avec cette suite le cinéaste italien frappe fort, le résultat n'est peut-être pas au dessus des deux films précédents mais il est au moins au même niveau... Ça n'était pas gagné !