Trois ans après le succès de Suspiria, Dario Argento continue sur sa lancée du giallo sanglant et poursuit sa "Trilogie des Trois Mères", inspirée de Thomas De Quincey. Nettement moins réussie que son prédécesseur, cette fausse-suite à l'histoire originale ne contient hélas pas les mêmes atouts que le premier volet. Toujours centré sur la légende des trois mères de l'enfer, à savoir la Mère des Larmes, la Mère des Soupirs et la Mère des Ténèbres, Inferno se base sur cette dernière, la plus belle et la plus dangereuse des trois.
Cependant, le scénario souffre ici d'un laisser-aller flagrant, Argento se souciant au final peu de son intrigue afin de proposer une atmosphère qui prime définitivement sur l'histoire. En effet, divisée en plusieurs parties aussi distinctes que rapprochées, elle narre une série de meurtres autour de personnages peu charismatiques s'intéressant tous au fameux livre sur les trois sorcières infernales.
Hélas, les plans sont lents, les décors si soignés de Suspiria paraissent très lointain comparé à ceux de cette séquelle dont les filtres bleus et rouges inondent constamment l'écran. L'interprétation basique passée outre, on a donc affaire à une histoire peu intéressante et surtout mal fichue, dont ne ressortent au final que quelques bons passages. Une petite déception néanmoins gentiment agréable, le talent d'Argento restant aussi minime que convaincant.