C'est ça, entre Suspiria et Ténèbres?

Je vais commencer par le plus gros défaut de ce film (à mon sens, que personne ne prenne cette critique personnellement), mais cette musique, mon dieu, cette musique. L'horreur indicible Lovecraftienne est incarnée dans cette mélodie au piano. Et que ça va fort en plus. Bon c'est peut-être influencé par le fait que j'habite dans une maison où le son de la télévison va directement dans le sol de la chambre de ma soeur, et qu'il se propage à une vitesse folle dans les escaliers pour aller toquer à la porte de mes parents et les saisir en pleine nuit, mais quand même ça m'a fait physiquement mal aux oreilles ce truc.
Bon ça semble excessif, mais franchement je pense que si un cambrioleur c'était mit à attaquer la porte au pied de biche et que le chien hurlait à la mort pendant que je regardait Inferno, je ne les aurai pas entendu sans baisser le son au préalable.

J'ai crisé, c'est passé, maintenant un peu de contextualisation. Je dois admettre que mon admiration pour le "vieux" Argento (par vieux celui de maintenant, je parle de l'ancien, de ses films des années 70 et 80...restons décent) à forcément joué un rôle dans l'attente que javais dans ce film.
J'avais adoré Suspiria et Ténèbres, que j'avais vu presque simultanément à l'époque (enfin, l'époque...il y a un an) et qui étaient mes deux premiers Argento. J'ai ensuite fait la rencontre douloureuse de Trauma, The card player, Giallo et Dracula 3D. Seul Phenomena m'avait à nouveau fait bonne impression, donc on peut dire que j'avais peut-être cristallisé des attentes relativement élevées sur ses films des années pré-90.
Ensuite on peut dire que j'attendais beaucoup tout particulièrement du film qui se trouve juste après Suspiria et juste avant Ténèbres dans la filmographie du bonhomme, et qui en plus reprenait l'histoire de l'une des trois mères (les initiés connaissent). Donc qu'est-ce qui ne va pas dans ce film pour moi, et uniquement pour moi?

Déjà, je trouve qu'il ne se passe pas grand chose, et si ce n'est pas un problème pour moi dans un film, ici ça m'a ennuyé. Je comprends qu'on puisse aimer entendre des bruits de pas pendant 10 minutes dans un éclairage au néon de bordel futuriste en attendant l'élément horrifique qui tarde, mais moi ça m'ennuie (ou ça m'a ennuyé, et j'adorerai la prochaine fois, qui sait?). C'est pareil pour la scène aquatique du début où la pauvre fille découvre une ville sous la ville et n'arrive pas à récupérer ses clef et échapper à un cadavre qu'on a bourré de faux-raccords pour qu'il la poursuivre comme un manique sexuel. Il y a pendant un moment une chouette atmosphère (terme vague si il en est) et une ambiance sonore intéressante. Mais après on la voit palper le sol pendant 10 minutes dans ce bruit répétitif. En fait Argento peut faire tout son foutu film sous l'eau, je m'en fiche, mais si c'est imaginatif. Là...
Enfin soit, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de moment creux, trop longs etc...

Pour l'histoire, elle m'a assez déçu aussi. Le film mise sur le fait d'être la suite de Supiria et de raconter l'histoire de l'une des trois mère, et c'est tout. Le film ne cherche pas vraiment à construire une intrigue là où Suspiria le faisait (et nous faisait nous attacher à un personnage principal. Ici on croit que c'est une fille, en fait non c'est une autre, puis on retourne à la première et une fois que toute les deux sont mortes on comprend qu'en fait c'est le type mais il est trop tard pour qu'on en ai quelque chose à f...! Pardon). Ici, dans Inferno, les éléments n'ont pas de causes à effets. Comme par exemple le petit vieux qui se fait décapiter par un boucher/quelque chose d'autre alors qu'on croyait que le type venait l'aider à ne pas se noyer. Maintenant, peut-être qu'on peut supposer que c'est une incarnation de la méchante, mais ce n'est pas dit, ce n'est pas claire (et j'en profite ici pour dire qu'on s'en fiche que ce soit expliqué, l'ambiance du film peut suffire en elle-même mais c'est tellement long d'ennui entre ces évènements...). Au final, il y a quelque dizaines de minutes en trop qui ne sont pas assez remplient pour créer un univers étrange et onirique, mais qui cassent tout simplement le reste. Tout ça pour en arriver à l'affrontement entre le héros et la Mère.

Voilà, fin de ma critique un peu brouillonne et très subjective d'Inferno. Peut-être que ce film me plaira un jour, je déteste ne donner qu'une seule chance à un film, et en plus je suis un fan du genre donc ça fait tache sur mon CV de ne pas l'aimer. Avec le recul, je lui trouve déjà des bonnes choses. C'est simplement que ce film me laisse la sensation d'être un moyen métrage allongé en long.

Ps : Je ne sais pas si c'était propre à mon édition DVD, mais le filtre dégueulasse de limage, qui nous donne l'impression de vivre un rêve dans un univers de fées et de licornes pendant 1h50 n'a pas aidé à apprécier le spectacle.