Décidément Brandon Cronenberg n’en finit pas de surprendre, après les déjà très stimulants Antiviral et Possessor. Bien sûr, certains ne pourront s’empêcher de rappeler la filiation avec son géniteur, du style «les chats ne font pas des chiens» etc., ce qui est à mon avis stérile, voire ridicule, puisqu’on s’empêche de voir toute la spécificité du phénomène.
Or, le cinéma de Brandon Cronenberg travaille essentiellement sur une humanité augmentée et/ou altérée, par un virus, des implants cérébraux, ou ici du clonage à répétition... de façon tout à fait personnelle, singulière et dérangeante. Ça donne des films d’anticipation violents et sophistiqués, sortes de dystopies malades, de trips cauchemardesques, bien loin d’un thriller prévisible et confortable... Et qui posent évidemment plus de questions qu’ils n’apportent de réponses. Infinity Pool est finalement plus proche de Lost Highway de Lynch et de Society de Brian Yuzna que de n’importe quel film de David Cronenberg. Mia Goth et Alexander Skarsgård y sont stupéfiants. Bref, une absolue réussite.