Inglourious Basterds par Ninesisters
Je trouve que Tarantino caricature son propre style de film en film, mais après un Boulevard de la Mort que j'aurais trouvé médiocre, je retrouve le grand réalisateur et tout son talent. Inglarious Basterds est bourré de qualité : bien filmé, superbement écrit – de nombreuses scènes et répliques deviendront cultes – totalement déjanté et décalé, décomplexé dans sa violence, et remarquablement fourni en psychopathes de tout bord.
La première scène nous rappelle l'amour fou qu'éprouve Tarentino pour le cinéma italien, en particulier pour les 3 Sergio (Leone / Corbucci / Sollima), avec un fermier français dans le rôle du colon cultivateur, et les Allemands en brigands de grand chemin. Superbe.
La suite part dans une foule de délires, de passages jouissifs, de discours alambiqués typiques du réalisateur, formant un titre monstrueusement plaisant à voir. Il y a de l'humour, et un effet de surprise permanent qui rajoute encore à l'intérêt.
Sans compter que les acteurs sont excellents. J'ai redécouvert le Brad Pitt des grands jours, celui de Fight Club et de l'Armée des 12 Singes où il tenait des rôles délirants ; il faut vraiment voir ce film en VO rien que pour apprécier sa prestation, et l'accent de cowboy dont il se dote pour donner un aspect presque « bouseux » au personnage. Malgré mon appréhension, Eli Roth est tout aussi bon et même inquiétant. Mais la palme revient à Christoph Waltz, exceptionnel dans son rôle de nazi psychopathe et presque charmeur, une personnalité folle à lier comme seul Tarentino sait les créer.
Inglarious Basterds devient pour moi un des meilleurs films du réalisateur, un régal.