Durant la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs groupes de résistants cherchent à attenter à la vie d’Hitler (Martin Wuttke) afin de mettre fin au conflit. Tous se rejoignent à l’occasion de la première d’un film de propagande allemand dans un cinéma parisien.
L’avantage de ce film par rapport aux Tarantino précédents, c’est qu’il est plus facile de faire passer ce qu'on veut en prenant un cadre historique. Ici, la Seconde Guerre Mondiale est l’occasion pour le réalisateur de nous offrir une reconstitution historique tout-à-fait honorable et qui permet de passer le temps de manière raisonnable.
Pour le reste, c’est du Tarantino habituel : dialogues sans relief aux fulgurances existantes mais trop rares, personnages sans âme (j'avais envie de voir les nazis gagner, c’est dire !), scénario au ras des pâquerettes… Heureusement, Tarantino garde la bonne habitude de confier la photographie de son film à Robert Richardson, comme toujours excellent, et de choisir avec soin ses musiques, ce qui est déjà tout à son honneur.
Si le réalisateur nous épargne ses délires sadiques à la Kill Bill, on me permettra tout de même de rester dubitatif devant un film censé massacrer du nazi à tour de bras, alors que, hormis durant la scène de l’incendie du cinéma, annoncée pendant tout le film comme un grand moment pour être expédiée en moins de 10 minutes (là où la scène de l’auberge, par exemple, tout-à-fait inutile, dure 20 minutes qui semblent une éternité et s’achève en une fusillade de 30 secondes), tout le monde se tient tranquille, et on n'a pas plus de deux ou trois meurtres de nazis pour nous occuper... Non pas que ça me choque de voir aussi peu de violence (au contraire) mais ça reste bien peu.
L’action étant réduite au minimum syndical, on se trouvera réduit à devoir supporter 2h30 durant les bavardages incessants de personnages qui n’ont rien à dire. Certes, Christoph Waltz relève parfois le niveau, nous offrant une sympathique prestation malgré un cabotinage qui frise souvent l’excès, mais c’est peu. Le spectacle n’est donc pas désagréable, mais il est à l’image de toute la filmographie de son réalisateur : beau, mais tellement vain…