Inglourious Basterds par Mickaël Barbato
Après Tarantino fait du slasher tarantinesque, Tarantino fait du nazisploitation tarantinesque.
Au-delà du simple fait que le film est terriblement long, mal rythmé et plutôt mal écrit, c'est la carrière du père Quentin qui inquiète. Plus capable de donner à ses films une empreinte autre que ses gimmick dont on est lassé depuis maintenant un bout de temps, il ne fait que régurgiter, sans aucune forme de digestion, ce qu'il a vu et entendu. Et, bien que ce soit tout de même moins criant que le diptyque Kill Bill, ce qui fait ici horreur c'est l'étonnante gratuité de ces empreints.
Par exemple, le thème de La Bataille d'Alger, signée Morricone, lors de la présentation d'un des personnages, donne furieusement l'impression de n'être là que pour signifier que Tarantino a vu le film. Sans emprise dramatique sur l'action, dénaturé même, on pourra même se conforter dans l'idée que le réal n'est finalement qu"un vautour malhabile et finalement bien moins fan qu'il en a l'air...
Si on ajoute à ce constat le fait que la direction d'acteur est terriblement plate (mis à art un Waltz très bon), les dialogues qui confirment le niveau proche du zéro que Tarantino a atteint avec Boulevard de la mort, des décors à l'aspect factice certainement voulu mais tellement hideux qu'on sort très vite du film, la manie du cool parfois déplacée et vous obtiendrez un grosse déception.
Et non Quentin, il ne suffit plus de faire apparaître le nom de tes personnages en jaune, de reprendre des plans d'un peu partout, de faire blablater sans fin tes personnages et de coller dessus la musique de tes films préférés pour réaliser un film digne de ce nom. Et dire que son prochain doit se passer pendant l'époque médiévale...