Y'a pas à dire, je suis fan de Tarantino. Autant j'ai moyennement apprécié le deuxième volet de kill bill et Jackie Brown, autant je me suis pris une bonne claque avec Inglorious Basterds.
Je retrouve avec un plaisir énorme les dialogues électriques et nerveux, les monologues succulents, les plans de caméras millimétrés ou encore l'ambiance musicale décalée et savamment posée sur les séquences.
Les acteurs sont tous au top, chaque plan est un pur bonheur. L'humour est un vrai mélange des genres, oscillant d'un extrême à l'autre. Souvent caustique, lors de la rencontre dans le cinéma entre Landa et Bridget ou lors de l'interrogation du soldat Butz par Hitler, on savoure aussi des moments d'anthologie, beaucoup plus légers.
La présentation des trois derniers Basterds à Landa, déguisés en cinéastes Italiens et surjouant comme des couillons, parlant comme des pieds, qui s'amuse avec leur prononciation alors qu'il parle couramment l'Italien est magnifique. Arrivèèèèèèrtchi...Cette réplique est exeptionnelle.
Mais l'humour peut aussi être beaucoup plus subtil, comme l'introduction de musique Western dans certaines scènes, anonçant une ambiance décalée et jubilatoire, quand on connaît l'artiste.
Concernant le sujet, j'ai aimé la caricature du Führer ou de Goebbels, volontairement exagérée et volubile, à l'image de certaines oeuvres ou illustrations de l'époque.
En tout cas, ce que j'ai le plus aimé, ce sont ces mini séquences qui s'invitent comme des visions personnelles, fugaces et hilarantes. Je pense en particulier à Shoshanna, qui, présentée à Goebbels et sa compagne/traductrice Française, imagine la fameuse compagne en train de se faire prendre par Goebbels. Shoshanna déteste les collabos, et bien sur Goebbels est présenté comme un vrai psychopate libidineux et abjecte. Cette scène apparaît de manière totalement inattendue et en pleine tension psychologique.
Ce film surprend donc constamment.
Mais je retrouve aussi les scènes coupées au cordeau, avec des chutes improbables. Aucun acteur n'est épargné par une fin aussi abrupte que surprenante. Comme la scène dans le bar, où la quasi totalité des convives finissent truffées de plomb. Je suis resté vraiment scotché par le déchainement de violence inoui et par l'ambiance de ces scènes, où la musique absente et le silence de quelques secondes viennent marquer la chute d'une séquence de plus en plus rythmée.
Quelle maîtrise !
Bref j'ai adoré ce film pour la qualité de la réalisation, le jeu des acteurs, la musique et pour le sujet. Un must !