Avec Tarantino, on sait en règle générale que l'on va partir dans un délire cinématographique.
Parfois il en fait trop, voir des tonnes,
mais c'est aussi cela la marque "Tarantinesque", à savoir de long face à face, de longues scènes avec des dialogues acérés et mitonnés aux petits oignons.
Inglourious ne déroge pas à la règle, pendant 2h30 Tarantino revisite à sa manière l'histoire de la seconde guerre mondiale.
Et alors, pourrait on dire, c'est du réchauffé, du déjà vu à toutes les sauces.
Oui sauf que chez Tarantino, il y a cette petite touche que je qualifierai de délicieusement perverse, et toute la différence est là.
Le film est avant tout l'histoire d'une vengeance qui nous amène à la première scène de ce film,
une scène ou nous découvrons le génial Christopher Waltz en officier Nazi qui vient prendre sympathiquement un verre de lait chez l'habitant.
Et c'est là ou toute la mise en scène de Tarantino est dantesque,
Ce face à face est au départ une prise de contact, ça discute, ça rigole même,
et même si on sent que ce colonel Landa n'est pas venu là pour faire du tourisme,
on le trouverai presque sympathique.
Et puis changement de décor, changement de visage, et surtout changement de langue.
Génial exercice de style, qui nous plonge alors dans l'horreur, et nous fait comprendre pourquoi ce colonel possède le doux surnom de "chasseur de juifs" .
L'histoire est alors en marche, et la réécriture de celle ci l'est par Tarantino.
Une fois le film terminé, je me suis quand même posé la question que même si le ton était parfois très second degré, et très corrosif, que sans la prestation démente de Christopher Waltz "Inglourious" serait resté un bon film de Tarantino, sans plus.
Christopher Waltz réussit donc à élever le niveau de ce film rien que par sa prestation complètement possédée, il pousse à son paroxysme le charme destructeur d'un sourire pincé et d'une passion viscérale dans l'extermination de la race dite inférieure.
Bon film sans Landa, excellent film avec Landa.
Gérard Krawczyk a réalisé "je hais les acteurs" , un hommage à tous les acteurs.
On comprend pourquoi, vu le pouvoir que ceux ci ont sur la réussite ou non d'un film, même si le réalisateur est Quentin Tarantino.
Alors si on ajoute, comme souvent chez QT une BO ambiance western qui colle parfaitement à l'atmosphère du film,
Une grande distribution,
Et donc LA prestation tout simplement prodigieuse de Christopher Waltz dans un rôle exécrable
Font de Inglourious un très bon cru de Quentin Tarantino.