Aldo : « C’est moi le meilleur en italien alors c’est moi ton cavalier. Donowitz c’est le deuxième meilleur, il sera ton caméraman italien. Et Omar, c’est le troisième meilleur, il fera l’assistant de Donny.
Omar : « Mais je cause pas l’italien ! »
Aldo : « Ouais, c’est ce que je dis, t’es le troisième meilleur. Il suffit que tu fermes ta gueule. Je serais toi, je commencerais tout de suite.


Critique et analyse du film avec quelques légers spoilers


Le film débute en 1941, dans une France occupée par les nazis. Le colonel SS Hans Landa se présente dans la maison de campagne d’un fermier, Perrier LaPadite, à la recherche d’une famille juive réfugiée. Envoyé par Hitler en France, il a pour mission de rassembler les juifs passés pour chrétiens.


L’intrigue d’"Inglourious Basterds" ne s’arrête bien évidemment pas là, la critique sera donc limitée en éléments scénaristiques pour ne pas trop en dévoiler de l’intrigue. Le contexte est placé, il se déroule pendant l’occupation allemande en France, essentiellement en 1944. L’un des principaux thèmes du film est la vengeance, thème récurrent dans les films de Tarantino (Kill Bill, Le boulevard de la mort, Django Unchained).


La narration est ici parfaitement chronologique. Nous ne retrouvons pas de flash-back, ou de rapport au passé comme dans la plupart des films de Tarantino, qui utilisent une narration non linaire. Kill Bill (Volume 1 et 2) est un film ayant recours à ce procédé narratif. Même si il s’oppose dans ce cas à la narration du film ici présent, le film partagera quelques caractéristiques communes avec « Inglourious Basterds ». Outre le thème de la vengeance, le métrage est également scindé en cinq chapitres. Le premier chapitre présente le contexte, le second présente les « bâtards », le troisième est important dans le déroulement de l’intrigue, le quatrième consiste en une élaboration de plan et le cinquième conclue le film. Ce procédé est facilement assimilable à celui du schéma narratif.


Le pays dans lequel se déroule l’intrigue est la France. Pourtant, la beauté des paysages Français n’est pas mise en évidence, le décor se limitant à quelques rues parisiennes, à un bar, et à un cinéma. L’ambiance typique Française se fait surtout ressentir par la bande-son, rappelant le pays, notamment dans la scène ou Shosanna Dreyfus se fait aborder par un héros de guerre allemand et cinéphile.


Cinéphiles.
En voilà une caractéristique que se partagent les Allemands et Français au sein de ce métrage ; les personnages citant des acteurs, ou alors représentée par le biais d’affiches ( «L’assassin habite au 21 » dans le cinéma) ou par le film de propagande scénarisé, et réalisé par Joseph Goebbels. Cinéphiles et également abjects. Tels sont les nazis décrits dans ce film, se moquant des noirs ou comparant les juifs à des rats. Tous partagent cette personnalité immonde et la revendiquent, ainsi que les « mérites » du nazisme.


Malgré le fait que le film se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale et que nous y retrouvons des personnalités du troisième Reich telles que Goebbels, et Hitler, le film ne respecte pas la vérité historique et est réécrite pour l’occasion. C’est un film de guerre fictif mélangeant personnalités réelles et personnalités purement fictives, comme le colonel SS Hans Landa. Le film se dit donc uchronique.


Le titre du film est justifié dans l’un des chapitres, le troisième précisément, jouant un rôle clé dans les situations du métrage. Les accents et leur prononciation sont mis en avant. Nous y retrouvons l’allemand , (Exemple "Captain Obvious" : Hitler) ne communiquant que dans cette langue. Le français bien entendu, l’anglais et l’Italien sont également les accents clés du film. Hans Landa est le seul personnage à parler toutes ces langues ici. Grace à ce même personnage, une scène de tension sera un prétexte du réalisateur pour introduire une scène légère de fétichisme comme à son habitude ( Comme celle de Kill Bill volume 1 avec Uma Thurman dans la voiture , dans Le boulevard de la mort, ou en tant qu’acteur dans « Une nuit en enfer » de Robert Rodriguez face à Santanico Pandemonium, entre autres).


Le film n’est pas centré uniquement sur les batards, mais sur des sous-intrigues qui s’entremêlent. Le film débute, par exemple sur une scène avec Shosanna, puis ensuite enchaîne sur une autre avec les bâtards, puis revient sur Shosanna, jusqu’à ce que tous les protagonistes se retrouvent au même endroit en même temps, avec la même mission. Si les bâtards sont au cœur même de l’intrigue, tous ne sont pas développés. Aldo Raine joué par Brad Pitt est celui qui est le plus mis en avant, le sergent Donnie Donowitz (aussi surnommé « L’ours juif ») l’est moins ainsi que d'autres. Donowitz est d’ailleurs joué par Eli Roth, protégé de Tarantino qui se spécialisera dans l’horreur avec l’amusant « Cabin Fever »  et le dyptique gore « Hostel » et qui, par ailleurs réalisera le faux film de propagande « La fierté de la nation » au sein de cette œuvre.


Tarantino réécrit brillamment l’Histoire à sa façon dans cet excellent film de guerre, avec son style bien connu, sa réalisation et ses jeux de caméra prenant place dans des discussions ou pendant une scène d’impasse mexicaine (pour faire court ; duel entre trois personnages dont chacun est visé par un autre, référence aux westerns spaghettis avec les films de Sergio Leone par exemple) et ses dialogues savoureux. Une approche très cinématographique de la guerre et réalisée brillamment.

QuentinDubois
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le 10 avr. 2016

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Quentin Dubois

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