Beware the Jew Hunter

Avant d'entamer cette critique il est bon de préciser que je voue un culte à ce réalisateur de génie qu'est Tarantino. Son œuvre a pas mal contribué à faire de moi le passionné de cinéma que je suis aujourd'hui mais a en plus d'ors et déjà marqué l'histoire du cinéma. Poids lourd du septième art, la quasi totalité de ses films sont désormais cultes.

Reservoir Dogs, Pulp Fiction et Django Unchained sont souvent cités comme étant les meilleurs films du réalisateur. Pourtant rien n'y fait. Après plusieurs visionnages de chacun des films Inglourious Basterds est toujours celui que je préfère.
Ce film m'a fait entrer dans l'univers de Tarantino. J'avais beau ne pas savoir à qui j'avais affaire à l'époque, j'ai tout de suite été séduit par le style du réalisateur. Que ce soit dans sa manière de raconter l'histoire, dans ses dialogues, dans sa mise en scène (cette séquence d'intro, époustouflante), absolument tout dans le film m'a conquis dès le premier visionnage. Ce sentiment n'a fait que se renforcer au fil des visionnages. Ce n'était qu'une question de temps avant que je ne devienne un fan absolu de celui que je considère être le Dieu du cinéma. J'ai découvert ses autres films sur les 3 années qui suivirent mais à chaque fois le constat était le même : Tarantino est un génie, il règne sur le cinéma, il n'a aucune concurrence.

Quand Tarantino revisite l'histoire

Il y a une chose qu'il est essentiel de savoir avant de lancer le film. J'ai lu pas mal de critiques reprochant à la sixième merveille de Tarantino son côté révisionniste, c'est à dire de ne pas respecter la véracité historique. Le but de ce film n'est pas de relater les faits historiques. Non, le but de ce film, comme le dit si bien Mia Landa, est de tourner le IIIème Reich en dérision. Ainsi QT revisite l'Histoire et prend un malin plaisir à ridiculiser les Nazis; qui va le blâmer ?

C'est une période qu'on connait quasiment par coeur, tout à déjà été fait dessus et même aujourd'hui on continue de produire ce genre de film comme le montre le dernier Nolan récemment sorti. C'est pour quoi je trouve tout aussi intéressant de produire un film où le réalisateur change un ou plusieurs éléments clés de l'Histoire pour en sortir une oeuvre plus personnelle, encore plus quand Tarantino est au commande, le style du réalisateur s'alliant parfaitement avec cette période sombre et violente de notre Histoire.
Si vous cherchez à vous documenter sur le sujet, préférez la série documentaire Apocalypse, complète et très instructives.

Tarantino a la maîtrise totale de son oeuvre

Nul besoin de m'attarder sur le script que Tarantino nous a pondu là. Quiconque ayant vu n'importe lequel de ses films sait à quoi s'attendre. Car en effet Tarantino est un incroyable conteur mais là où il excelle le plus c'est quand il s'agit de mettre en scène son histoire. Réunissant trame narrative prenante et intelligente et fort de son expérience acquise de ses 5 précédents films, avec Inglourious Basterds il fait ressortir une ambiance bien spécifique pour chaque scène. Un enchaînement de séquences marquantes, bluffantes et surtout intenses. Le déroulement de chaque scène est un régal à suivre. On pense évidemment à l'introduction du film, un des plus grands moments du cinéma si vous voulez mon avis. Atmosphère pesante, tendue et sans issue, c'est surtout Christoph Waltz qui rend le tout si puissant. Une situation similaire se reproduit dans ce qui est ma scène préférée du film : celle du bistrot, porté par le grand Michael Fassbender. Scène qui d'ailleurs caractérise très bien le cinéma du réalisateur : d'abord lente et posée, l'action finie par exploser lançant le spectateur béa d'admiration
Sans perdre de son intensité, on sent que l'atmosphère diffère en fonction des personnages présent à l'écran. Ainsi on retrouve tantôt une atmosphère pesante tantôt de l'humour et, évidemment, du spectaculaire. La musique renforce le tout, les morceaux glorifiant largement les scènes qui sont déjà superbes.

Ce n'est un secret pour personne que chaque film de Tarantino dispose d'un casting XXL; sur ce point Inglourious Basterds ne diffère pas du reste. En réalité je serais même prêt à dire que c'est possiblement les meilleurs acteurs que le réalisateur ait aligné en un seul métrage et même, un des meilleurs casting jamais réuni.
Bien qu'ils ne soient pas les plus grands acteurs que le cinéma ait connu c'est impressionnant de voir comme chaque rôle leur va si bien. Waltz, Pitt, Fassbender, Kruger, Laurent; seconds couteaux ou rôles majeurs, chacun brille.

On avait encore jamais vu l'excellent Brad Pitt dans un film du maître, c'est désormais chose faites et quand on voit le résultat on ne peut qu'en vouloir plus. L'acteur, qui n'a alors déjà plus rien à prouver, se surpasse pour livrer une de ses meilleures prestations tant le rôle lui va comme un gant.

Christoph Waltz interprète Hans Landa. Son premier grand rôle, celui de la consécration et à jamais son meilleur. Chaque scène où il apparaît est un véritable délice pour le spectateur qui est en admiration devant l'incroyable performance de l'acteur. The Jew Hunter est probablement un des meilleur antagoniste jamais créé. C'est un “homme” vicieux, calculateur, manipulateur et qui n'agit que dans son propre intérêt. C'est un horrible personnage, sans pitié et qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins mais pourtant, rarement on aura eu autant de plaisir à voir un personnage à l'écran.

I think this just might be my masterpiece

Avec Inglourious Basterds, plus que jamais auparavant, on a réellement l'impression de faire partie du récit. Je ne saurais jamais réellement décrire tout l'amour que je porte à ce film et au cinéma de Tarantino en général. Je prend un plaisir devant sa filmographie que rien n'égal. Vous l'aurez compris, Tarantino c'est pour moi ce que le cinéma a fait de mieux.

Quentin Tarantino est sans aucun doute un des cinéastes les plus adulés et influents de notre époque. Tarantino c'est Pulp Fiction, Reservoir Dogs, Kill Bill, Django Unchained ou encore Les 8 salopards. Cultes, ces films ont tous en commun d'avoir une mise en scène ultra soignée, des dialogues pétillants, des BO magistrales, des séquences mémorables pouvant très bien passer de lentes à explosives en quelques secondes. Tarantino fait du cinéma de haute volée sans en oublier l’élément principal à l'appréciation d'un film : le divertissement; son cinéma n'ennuie jamais. Contrairement à n'importe quel autre grand réalisateur il est vraiment difficile de s'ennuyer devant un de ses films. Ainsi l'oeuvre de Tarantino, au style reconnaissable entre mille, composée de 8 réalisations et une dizaine de scénario à l'heure actuelle, réussi à contenter les cinéphiles les plus exigeants et également les spectateurs cherchant simplement à passer un bon moment.

Ainsi Quentin Tarantino s'éleva au rang de plus grand cinéaste de tous les temps.