Un bel hommage au film noir de la grande époque et plus particulièrement au Grand Sommeil, version psychédélique.
Intrigue tarabiscotée mais passionnante, personnages bien tarés mais attachants, B.O et réalisation au poil, ambiance seventies de folie, décors et costumes délicieux, dialogues truculents et souvent drôles, un rythme qui correspond bien à son thème, lenteurs et fureurs.
Casting trois étoiles. J'adore toujours Joaquin Phoenix, malgré ses immondes rouflaquettes et les deux ou trois moments où il surjoue, et Josh Brolin, que je n'aime pas particulièrement m'a bluffé dans un rôle ingrat. Les seconds rôles sont également plutôt très bons.
Sex, drugs, murders and rock'n roll, que faut-il de plus?
Au fond, je ne lui reproche que d'avoir copié les films noirs dans ce qu'ils ne pouvaient montrer.
Je m'explique. Dans les années 50, on ne pouvait que suggérer scènes de violence ou de sexe, ou une quelconque critique politique. Dès lors, pourquoi en faire autant à une époque où tout, et même le pire, est autorisé? Le film a beau jeu de prétendre que tout est vu par le prisme défoncé du héros, mais c'est un peu lâche. Bilan, à la fin, on a bien le (les) présumé(s) coupable(s), mais sur le(s) véritable(s) commanditaire(s), que couic, et c'est quelque chose que l'on retrouve maintenant souvent dans les polars et qui m'énerve.
Je sais bien que cela fait partie du style de Pynchon, et que si moi j'aime tout comprendre, d'autres aiment qu'on laisse une intrigue incomplète pour la laisser à l'interprétation subjective de chacun. Perso, ça me fait chier, mon opinion, je l'ai déjà et j'attends qu'on la combatte, pas qu'on la questionne sur du vent.
Sans doute une image de l'époque, ou de moi, selon le point de vue.