Bon, je pense avoir capté la moitié de l'intrigue, j'ai décroché à de très nombreux moments. Paul Thomas Anderson est bourré de talent, c'est l'un des plus grands artistes de se génération et il le sait. Il le sait peut-être un peu trop. Là où Melancholia, Boogie Nights ou There Will Be Blood étaient servis par cette fougue et cette ambition, Inherent Vice m'a clairement fait pensé à un Knight Of Cups. Un film fait par un réalisateur qui n'a plus rien à prouver, dont les chefs d'oeuvre sont peut-être derrière lui, et qui fait maintenant ses films sans se soucier de personne. Il fait ce dont il a envie, point barre.


Seulement, c'est ce qui fait la force de ce genre de réals, malgré des films qui laissent les trois quarts des spectateurs sur le carreau, ils nous pondent quand même des oeuvres hallucinantes, attrayantes et mystérieuses. Et le point commun qu'ont ses oeuvres, c'est qu'elles ont un grand point fort mis à part leur mise en scène iconoclaste. C'est un putain de personnage principal. Et Joaquin Phoenix, incarnant Doc, est tout simplement magistral. Il fournit une interprétation digne d'un oscar, avec un jeu tout en subtilités, bourré d'humour, et apporte au film je dirai bien 75% de son âme. Aidé par un metteur en scène qui n'est plus à présenté, on le sent libre et en totale adéquation avec l'univers du film. Si j'ai aimé le film et que j'ai tenu malgré son extrême lenteur et sa complexité, c'est grâce à lui. Non seulement le personnage est bien écrit, mais il est sacrément bien interprété, et c'est la grande force du film.


Enfin, la BO déchire, comme dans tous les films de PTA.


Bref, un film très très bizarre, pas toujours compréhensible, mais tellement fun, tellement étrange, tellement original. A voir !

Audric  Milesi

Écrit par

Critique lue 305 fois

D'autres avis sur Inherent Vice

Inherent Vice
Velvetman
9

Le désenchantement de l'utopie

A travers le regard ahuri d’un détective privé qui ne cesse de se triturer l’esprit par le spliff, Paul Thomas Anderson singe magnifiquement "Vice Caché" de Thomas Pynchon. Littéral et très bavard,...

le 5 mars 2015

135 j'aime

16

Inherent Vice
Sergent_Pepper
7

Vers l’asile, détective privé.

Pour pénétrer le continent Inherent Vice, un seul mot d’ordre : lâcher prise. Devise singulière si l’on songe à la pétrification qui guettait Paul Thomas Anderson au fil de son précédent et...

le 5 mars 2015

127 j'aime

25

Inherent Vice
JimBo_Lebowski
6

Punch-Drug Love

Ce film était sans doute une de mes plus grosses attentes de 2015, Paul Thomas Anderson restait sur un semi échec avec un "The Master" décevant et j’espérais de mille vœux qu’il retrouve enfin un...

le 4 mars 2015

102 j'aime

Du même critique

L'Anatomie du scénario
Scorcm83
8

Critique de L'Anatomie du scénario par Audric Milesi

Autant je reprocherai à ce livre son aspect dogmatique et le côté très "donneur de leçons" de John Truby, autant je ne peux que constater son utilité pour un jeune auteur qui souhaite...

le 28 nov. 2017

9 j'aime

4

Black Mirror : Blanc comme neige
Scorcm83
9

Critique de Black Mirror : Blanc comme neige par Audric Milesi

Cet épisode spécial White Christmas est un cas d'école. Il met en exergue l'importance du comédien au sein d'une oeuvre audiovisuelle. J'en fais peut-être trop, mais en cours de visionnage, c'est ce...

le 20 nov. 2016

8 j'aime

1

The Neon Demon
Scorcm83
7

Mi-Drive, Mi-OGF, un nouveau style ?

The Neon Demon est un film que j'attendais particulièrement, étant fan du travail du réalisateur danois depuis ses débuts et extrêmement intéressé par le scénario, autant dire que mes attentes...

le 22 mai 2016

7 j'aime