Bon, je pense avoir capté la moitié de l'intrigue, j'ai décroché à de très nombreux moments. Paul Thomas Anderson est bourré de talent, c'est l'un des plus grands artistes de se génération et il le sait. Il le sait peut-être un peu trop. Là où Melancholia, Boogie Nights ou There Will Be Blood étaient servis par cette fougue et cette ambition, Inherent Vice m'a clairement fait pensé à un Knight Of Cups. Un film fait par un réalisateur qui n'a plus rien à prouver, dont les chefs d'oeuvre sont peut-être derrière lui, et qui fait maintenant ses films sans se soucier de personne. Il fait ce dont il a envie, point barre.
Seulement, c'est ce qui fait la force de ce genre de réals, malgré des films qui laissent les trois quarts des spectateurs sur le carreau, ils nous pondent quand même des oeuvres hallucinantes, attrayantes et mystérieuses. Et le point commun qu'ont ses oeuvres, c'est qu'elles ont un grand point fort mis à part leur mise en scène iconoclaste. C'est un putain de personnage principal. Et Joaquin Phoenix, incarnant Doc, est tout simplement magistral. Il fournit une interprétation digne d'un oscar, avec un jeu tout en subtilités, bourré d'humour, et apporte au film je dirai bien 75% de son âme. Aidé par un metteur en scène qui n'est plus à présenté, on le sent libre et en totale adéquation avec l'univers du film. Si j'ai aimé le film et que j'ai tenu malgré son extrême lenteur et sa complexité, c'est grâce à lui. Non seulement le personnage est bien écrit, mais il est sacrément bien interprété, et c'est la grande force du film.
Enfin, la BO déchire, comme dans tous les films de PTA.
Bref, un film très très bizarre, pas toujours compréhensible, mais tellement fun, tellement étrange, tellement original. A voir !