Comment rendre intelligent un script complètement con.

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonjoir. Aujourd'hui, nous allons apprendre ensemble à transformer le plomb en or, à faire d'un produit fleurant bon le DTV le succès de l'été. Attention, soyez attentifs, je ne me répèterais pas. Alors, pour faire d'un script complètement con un film de petit malin, il faut:

Poser son action dans un univers peu connu du public, plein de mystères et d'esbroufe, afin que la mauvaise langue de service n'ai pas la matière nécessaire pour pointer du doigt d'éventuelles incohérences.

Placer un casse au coeur de l'intrigue, le public étant plutôt réceptif dès l'instant où il s'agit de pognon.

Multiplier les sous-intrigues, les chausses-trappes, les twists et autres fausses pistes. Cela ne fera pas avancer l'intrigue d'un iota mais cela embrouillera le spectateur qui pensera avoir affaire à un film extrêmement complexe.

S'arranger pour que les héros soit totalement omnipotents. Face à un ennemi coriace, cela peut s'avérer salvateur quand il s'agira de se sortir d'une voie sans issue. Ne pas s'embêter à leur conférer la moindre utilité, un aspect purement fonctionnel devrait suffire amplement.

Choisir un casting sympathique histoire d'ameuter le chaland. Attention toute fois à ne pas caster des stars. Des habituels seconds rôles feront l'affaire et coûteront bien moins cher. Ne pas oublier la petite touche frenchy, cela fera au moins un nom que les lectrices de "Elle" pourront prononcer correctement.

Saupoudrer l'ensemble d'une tonne d'effets numériques. Cela donnera l'illusion que Jesse Eisenberg manie super bien les cartes.

Approximativement vers le dernier quart d'heure, noyer l'audience sous une avalanche d'explications complexes et théoriques. Ils auront l'impression d'avoir tout compris et cela camouflera les invraisemblances. Ne surtout pas oublier de balancer une petite poignée de phrases toutes faites et sentencieuses du genre: "Regardez de plus près", "Il faut voir le tableau d'ensemble", ce genre de conneries.

Pour finir, mixer le tout avec une bande son tonitruante ayant déjà fait ses preuves dans les blockbusters de l'année dernière et avec un montage rapide, afin que le spectateur ai la sensation qu'il se passe beaucoup de chose.

Voilà, c'est prêt, vous n'avez plus qu'à servir votre soupe infecte à un public ayant eu l'audace de faire confiance à une presse étonnamment bienveillante, la faute sans aucun doute à la période estivale. Bonne gerboulade.
Gand-Alf
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le 13 juin 2014

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Gand-Alf

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