Le principal gros défaut d’Insaisissables c’est qu’il est filmé avec les pieds. Du début à la fin. C’est tout à fait insupportable, et donne même parfois la gerbe. Cette réalisation permet à elle-seule de faire foirer toute scène de poursuite ou d’un quelconque effet spectaculaire. Je pense qu’il y a eu un problème au moment du tournage, car non, on ne peut décemment pas faire un plan de plusieurs secondes où le spectateur doit plisser les yeux pour y voir quelque chose.
C’est impossible. Ou alors c’est Louis Leterrier aux commandes mais dans ce c… Pardon ? C’est lui ?
Bon.
Le film est à prendre comme un gros tour de magie. Pas le petit close-up qui te fout sur le cul tellement le mec est doué avec ses mains, mais le gros tour bien lourd, genre David Copperfield qui fait disparaître la tour Eiffel. Tu te doutes qu’il y a un truc, tu te fais un peu avoir quand même à la fin, mais c’est tellement pas de la vraie magie qu’en rentrant chez toi tu as déjà oublié.
Insaisissables est également affublé d’un petit souci : les personnages, sensés être les « héros » du film, sont vite rencardés aux rôles de faire-valoir. Ce sont des outils. Ils n’ont pas d’histoire, pas de sentiment ou de profondeur. Et c’est profondément dommage car cela nous focalise sur ce qu’on se doute être un twist en devenir. Comme Freeman le dit dans le film, l’assistante du magicien tire en fait toutes les ficelles quand le magicien attire les regards. Sauf que là, les magiciens ne sont pas assez dans la lumière et tellement peu valorisés qu’on ne peut que chercher tout le long à démasquer l’assistante.
Bon, j’ai tout de même passé un « bon moment » comme on dit dans le jargon cinéphile. Mark Ruffalo fait le job comme d’habitude, la petit trogne de Eisenberg est toujours sympa à voir (oui je suis amoureuse depuis La Famille Green et je vous merde) et la musique est vraiment super chouette (+1 rien que pour elle). Pour un vendredi soir après une semaine de boulot, ça fait son petit effet malgré les défauts.