Le tour de passe-passe de Louis Leterrier
C'est le monde à l'envers. Je mets un 3 à "Only God Forgives", qui selon moi est un bijou visuel, mais se caractérise principalement par sa vacuité; et un 6 à "Insaisissable", qui est (soyons honnêtes avec nous-mêmes) affreusement mal réalisé, et dont le scénario, sous des allures de film de braquage bien ficelé au rythme haletant, est surtout un grand n'importe quoi.
Seulement voilà, j'ai passé deux heures à bailler devant "Only God Forgives" et à chercher à tout prix une idée, quelque chose à sauver, avant de m'apercevoir que je regardais en fait une sorte de clip vidéo aux couleurs soignées; alors que j'ai passé un très bon moment devant "Insaisissables".
Je ne sais plus comment je m'appelle, moi. C'est tiré par les cheveux, c'est écœurant tant le surplus de paillettes donne le tournis, et le twist est absolument désolant de médiocrité, mais je suis sortie de là tout à fait ravie. Il y a bien quelque sorcellerie là-dedans! (Ou quelque magie). Soit je suis subitement devenue sotte, soit ce film accomplit un tour de passe-passe dont je ne comprends pas moi-même les ressorts, et parvient à compenser sa piètre réalisation.
Edit : j'ai vu "Insaisissables" juste après "Only God Forgives", c'est pour ça que j'évoque ce dernier (il va de soi que les deux films non rien à voir, au demeurant).