Insidious : Chapitre 2 par Olivier Eggermont
Après le succès du premier chapitre, des « Paranormal Activity » et surtout de « Conjuring : Les Dossiers Warren », le moins que l'on puisse dire est que les histoires de fantôme ont la cote ces derniers temps. Réalisé par James Wan (« Saw », « Insidious Chapitre 1 », « Conjuring ») et produit par Jason Blum (« Paranormal Activity », « Insidious Chapitre 1 », « Sinister », « The Lord of Salem »,...) le film reprend au moment où le premier s'était arrêté, à la mort d’Élise (Lin Shaye). Soucieuse pour son mari Josh (Patrick Wilson) qui semble se comporter de manière inhabituelle, Renai (Rose Byrne) fait appel à des amis d’Élise pour tenter de contrer une bonne fois pour toute l'entité maléfique qui semble s'acharner sur sa famille.
Si Conjuring a eu un succès incroyable en reprenant des concepts existant et en les disposant d'une excellente manière, « Insidious Chapitre 2 » utilise la même méthode mais semble se situer un cran en dessous. On y retrouve les ingrédients basiques d'un film de revenants : portes qui s'ouvrent toutes seules (beaucoup), meubles qui bougent, piano qui se met à jouer dans une pièce déserte,... Si la fin du premier chapitre partait un peu en mode « Poltergeist » les influences du second opus se ressentent beaucoup plus. Entre « Les Griffes de la Nuit » (pour l'exploitation du sommeil), « Poltergeist », « Les Autres » (le piano qui joue tout seul), « Shining » ou encore « Le Silence des Agneaux » (le tueur travesti) on a parfois l'impression que le film se résume à une succession de clichés du genre plutôt qu'à une idée originale.
Certaines scènes développent un côté intéressant (surtout dans la première partie) et les liens avec le premier opus arracheront un sourire à ceux qui l'ont vu. On retrouve justement ce côté « puzzle » des réalisations de James Wan que l'on avait surtout pu admirer dans « Saw », mais il est moins bien exploité que dans ce dernier. On constate malheureusement que les moments faibles se multiplient au fur et à mesure du long métrage, pour s'achever avec une fin attendue et décevante. Au-delà, on discerne un tiraillement entre l'envie du réalisateur de faire un produit original et qui apporterait quelque chose de nouveau au genre et un conventionnalisme très « hollywoodien » qui réduit ces efforts à peau de chagrin.
Cela relance le débat d'un cinéma d'horreur qui a de plus en plus de mal à se renouveler et qui n'a de cesse de faire appel aux mêmes concepts éculés et aux recettes utilisées des centaines de fois. Si Conjuring dosait très bien les moments de tensions, les sursauts provoqués et les moments gore, on a l'impression ici d'assister à l'avènement d'un phénomène de plus en plus présent dans le genre : ce qu'on pourrait qualifier de « bouh !!- movie ». Il ne s'agit en effet plus de nous effrayer par la musique ou par le psychologique mais plutôt de faire monter la tension jusqu'à son paroxysme et ensuite de faire surgir la source de la peur de manière soudaine afin de faire sursauter le spectateur (accompagné d'une montée musicale à ce moment précis). Pour avoir un bon film on a coutume de dire qu'il faut un bon début et une bonne fin, Insidious Chapitre 2 ne remplit malheureusement son contrat qu'à moitié.