Un polar, c'est ce qui résume le mieux Insomnia. C'est rien de plus qu'un polar, une bonne histoire criminelle, où un méchant plutôt gentil (Williams, plutôt innatendu ici) et un gentil plutôt méchant (Pacino et sa voix rauque) font une partie de cache-cache en Alaska.
Pacino fait ici du Pacino : il ressemble beaucoup à son personnage dans Heat, un flic un peu hanté, qui rentre dans le lard des gens, intuitif et efficace. Mais dans Insomnia, Pacino est... insomniaque (ça s'invente pas) à cause du meurtre de son coéquipier dans des circonstances douteuses et à cause du soleil qui, là haut en Alaska, 6 mois de l'année, ne se couche jamais.
Ambiance très ensoleillée pour ce polar, donc, et paradoxalement Nolan arrive à faire un film assez sombre. Rien n'est vraiment poilant ni joyeux (sauf une vanne géniale*) et le face à face Williams/Pacino donne quelques moments prenants, à la limite de l'angoissant (je suis une chochotte, je sais). Swank, elle, joue son rôle mais fait un peu potiche première de la classe... Y'avait mieux à trouver, sans doute. Mais passons.
Le film est donc d'un classique qu'on peut trouver un peu rébarbatif, mais on ne s'embête pas devant le film. Il est bien mené de bout en bout par une narration efficace, une réalisation bien maîtrisée et une histoire pas nécéssairement prise de tête. Bref, tout ce qu'il faut pour passer un bon moment devant sa télé avec Monsieur Pacino et Nolan, qui après avoir fait Memento à l'époque, se révélait de plus en plus être un réalisateur talenteux.
Amateurs d'enquêtes policières, courez voir Insomnia.
(* "Who has two thumbs and likes blowjobs ? (le mec se désigne des deux pouces) THIS GUY !")