"Inspecteur Lavardin" est quasiment la réplique de "Poulet au vinaigre", au nom sans doute de l'envie de Chabrol de "continuer" le personnage étonnant crée par Jean Poiret. De fait, l'inspecteur Lavardin , sans changer de style, s'étoffe et devient le personnage essentiel du film, ce qu'il n'était pas forcément dans sa première enquête. On remarquera aussi que l'intrigue policière existe davantage dans ces secondes aventures provinciales, non plus en tant que prétexte à satire de moeurs mais dans le cadre d'un classique récit policier. Au point que, même si Chabrol s'attache ici encore à observer les turpitudes de la bourgeoisie provinciale, la satire perd du caractère général qu'elle avait dans "Poulet au vinaigre"
Certes, la première scène nous montre , attablée, une famille bourgeoise dans toute sa splendeur mais le ton du film devient vite plus humoristique qu'acide. Chabrol n'a pas la subtilité de Bunuel mais sa malice et la malice de Lavardin-Poiret introduisent une comédie policière originale. Poiret est très à l'aise, très convaincant dans ce rôle de flic insolent et ironique peu soucieux des formes légales.