Into the Abyss par MathildeNeau
Ce documentaire retrace l’histoire de meurtriers qui ont tué, le 24 octobre 2001 au Texas, trois personnes, une femme, Sandra Stoler, son fils Adam, qui rentrait chez lui avec un ami, Jeremy. Ce film s’inspire de ce fait divers afin de parler de la peine de mort en Amérique ainsi que de les répercussions sur l’entourage des victimes que de tels meurtres peuvent avoir. On découvre que ce sont deux jeunes hommes, Michael Perry et Jason Burkett qui ont tué ces innocents pour une jolie voiture. Les faits sont montrés. L’importance d’une vie humaine est réduite à pas grand-chose. Sandra cuisinait quand on sonna à la porte et la seconde d’après elle était morte.
Werner Herzog nous fait partager les points de vues de différentes personnes, un des enquêteurs du meurtre, déçu que ce genre de chose arrive encore, la sœur d’une des victimes qui a perdue un grand nombre de sa famille et qui reste bouleversée et perdue dans un monde où elle se retrouve presque seule et où elle s’enferme dans sa douleur. Ou encore un bourreau qui remet en cause son travail, le père d’un des meurtriers incarcérés dans la prison avoisinant celle de son fils, mais aussi d’autres membres des familles, des amis… Herzog nous montrent les points de vue du coté des accusés mais aussi du coté des victimes. Le plus troublant est la manière dont il interroge le principal accusé, condamné à la peine de mort huit jours plus tard. On sent dans son regard une certaine folie, une joie de vivre difficile à comprendre après ce qu’il a pu faire et ce qui l’attends. Mais le plus perturbant est que on a du mal à définir qui est le gentil et qui est le méchant, est-ce que la peine de mort est la solution au problème ? Non, on compatit même avec les assassins, car résoudre le mal par le mal n’est pas une solution. Même si Herzog ne donne pas directement son point de vue, bien qu’il le fasse paraitre, il laisse aux spectateurs le choix de penser ce qu’il veut, il leurs offre une place de juré. Même s’ils ont tué froidement 3 personnes sans raisons valables, ces criminels sont avant tout des hommes. Et personne ne peut choisir à la place que quelqu’un s’il doit mourir ou pas.
Ce film est bouleversant, à travers les confidences des différentes personnes que l’on rencontre, certains nous agace comme le bourreau qui à du faire subir plus de 120 mises à mort avant de se rendre compte que cet acte était affreux et inadmissible, d’autres attire notre compassion comme le frère de Jeremy, Charles. Mais d’autres nous font peur comme l’avocate de Jason Burkett, Melyssa aujourd’hui sa femme, qui croit éperdument que son mari est innocent. Dans l’histoire les faits sont accablants, ces deux jeunes hommes ont bel et bien tué des innocents, mais comment faut-il les juger ?
Le Texas est l’un des derniers états américain à autoriser encore la peine de mort, ce qui soulève un problème, car comment dans notre société peut on encore accepter une telle chose. Et comment faire accepter aux familles des victimes que ce n’est pas la solution ?